En visite dans l'ancienne colonie française, Emmanuel Macron a appelé vendredi dernier les jeunes Algériens et Africains à «ne pas se laisser embarquer» par «l'immense manipulation» de «réseaux» téléguidés «en sous-main» par des puissances étrangères qui présentent la France comme «l’ennemie». Il a nommé la Turquie, la Russie et la Chine, leur attribuant un «agenda d'influence, néo-colonial et impérialiste».
Le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères Tanju Bilgic a dénoncé des commentaires «extrêmement malvenus», dans un communiqué.
«Il est inacceptable que le président français Macron, qui a des difficultés à faire face à son passé colonial en Afrique, particulièrement en Algérie, tente de s'affranchir de ce passé colonial en accusant d'autres pays, dont notre pays», a-t-il ajouté.
«Nous espérons que la France atteigne aussi tôt que possible la maturité nécessaire pour faire face à son passé colonial sans accuser d'autres pays», a-t-il poursuivi.
La visite de trois jours du président français en Algérie visait à tourner la page de tensions dans les relations entre les deux pays ces derniers mois.
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La question mémorielle autour de la colonisation française (1830-1962) et la sanglante guerre de libération avait provoqué une grave brouille entre les deux pays à l'automne dernier, après des propos d’Emmanuel Macron sur lesquels il a fait amende honorable.
Cette visite survient en outre au moment où les pays européens s'efforcent de trouver une alternative aux livraisons d'hydrocarbures russes, notamment en renforçant leur approvisionnement auprès de l'Algérie, gros producteur de gaz, laquelle compte en retour voir confirmé son rôle de puissance régionale.