L'arrestation a eu lieu "sans incident" et l'homme devait être placé dans la foulée en garde à vue, a précisé à l'AFP le procureur de la République de Montpellier (sud), Christophe Barret.
Ce père de deux enfants, qui avait notamment servi dans les troupes parachutistes mais n'était pas militaire de carrière, avait travaillé, "il y a longtemps", dans cette maison de retraite, selon une source proche du dossier. Sans emploi, il vivait de petits travaux, notamment en réparant des vélos.
Dès vendredi matin, le procureur avait annoncé s'orienter "sur une piste locale, de quelqu'un qui était dans l'entourage de cette maison" de retraite pour religieux située à Montferrier-sur-Lez, près de Montpellier. "Il n'y a aucun élément qui permette de rattacher les faits à du terrorisme islamiste", avait-il souligné.
La France, frappée depuis près de deux ans par une vague d'attentats jihadistes sans précédent, reste sous la menace de nouvelle attaques et ausculte chaque fait divers à l'aune de cette menace. En juillet, un prêtre avait été assassiné dans une église catholique par deux jeunes se réclamant de Daech.
La découverte d'un véhicule près de l'établissement a orienté les enquêteurs sur la piste de cet homme qui résidait dans une commune distante d'une quinzaine de kilomètres. A l'intérieur du véhicule, se trouvait notamment une arme factice et d'autres éléments ayant permis l'identification du suspect, selon C. Barret.
Plus de cent gendarmes et policiers s'étaient mobilisés pour retrouver l'agresseur.
C'est jeudi soir, vers 20H45 GMT, qu'une femme avait donné l'alerte aux gendarmes, leur expliquant avoir "été agressée par un homme qui (l'avait) ligotée et laissée là", a relaté C. Barret au cours d'un point de presse.
Dans la lingerie, alors qu'ils effectuent une reconnaissance de l'établissement, les gendarmes ont découvert le corps d'une "lingère (...) vraisemblablement tuée de plusieurs coups de couteau", a-t-il poursuivi. En revanche, aucun des 59 pensionnaires présents dans l'établissement au moment des faits n'a été blessé ou touché.
De sources proches de l'enquête, le meurtrier avait fait irruption dans la maison de retraite cagoulé et armé d'un couteau et d'un fusil, sans qu'il ait pu être précisé s'il s'agissait d'une arme réelle ou factice.
L'établissement accueille des religieux et religieuses appartenant à la Société des missions africaines, une communauté de missionnaires catholiques européens, africains et asiatiques, qui compte un millier de membres, prêtres et laïcs, selon son site internet.
Les pensionnaires, très âgés et pour certains impotents, "ont été réveillés par l'intervention des gendarmes", a raconté à l'AFP l'archevêque de Montpellier, Pierre-Marie Carré.
"Tout le monde est sous le choc de ce qui s'est passé cette nuit, l'aide-soignante était connue et appréciée par tous", a-t-il ajouté.