Au sein de l’Assemblée nationale, Anne Genevard, députée du Doubs du parti Les Républicains, a pris la parole afin de parler du cas problématique de «certaines familles, françaises ou non, d’origine étrangère» qui «au moment des mariages, parfois dans la salle des mariages, dans l’Hôtel de Ville, sur la place de l’Hôtel de Ville, brandissent des drapeaux étrangers ou manifestent par des danses, des spectacles, les traditions qui sont les leurs», a-t-elle ainsi énoncé.
«Moi je pense que lorsqu’on est marié dans une mairie française, dans un bâtiment public qui est vraiment l’emblème de la République, il faut se plier aux codes» a-t-elle poursuivi.
Une prise de position qu'Anne Genevard justifie en expliquant qu’«à chaque fois qu’en tant que maire nous avons à faire avec ces situations, ça suscite énormément d’émoi dans la population». Et de conclure «ça insupporte les gens!».
Une position qui a fait vivement réagir Eric Dupont-Moretti, ministre de la Justice, qui a pris la parole à son tour devant l’Assemblée nationale, se disant «un peu inquiet» de tels propos, notamment lorsque la députée a affirmé «que nos compatriotes réagissent mal quand ils voient des gens danser au moment de leur mariage, des danses qui sont des danses venues d’ailleurs», a-t-il résumé.
Et de poursuivre, «je vous rappelle que le sirtaki est grec, la valse, autrichienne, la sardane, catalane, le flamenco, espagnol, la salsa, cubaine et le smurf, français», a-t-il ironiquement rétorqué.
«Moi, madame la députée, quand je vois des gens danser, ça me rend heureux», a conclu le Garde des Sceaux sous les applaudissements de l’Assemblée.
Toutefois, Anne Genevard n’est pas la seule à penser de la sorte, et a pu compter sur Robert Ménard, maire de Béziers, et proche du parti de Marine Le Pen, le Rassemblement National, pour la soutenir dans ses prises de positions.
Interpellé sur le sujet par le journaliste Didier Bourdin sur le plateau de l’émission Bourdin direct sur RMC, le maire très à droite a ainsi taxé la réponse d’Eric Dupont-Moretti de «démagogie personnifiée».
«Quand je l’entends dire que la sirtaki est grec, la valse est autrichienne, il se fout du monde!», s'est-il insurgé.
«On ne parle pas de ça, on parle de gens qui arrivent avec des drapeaux du Maghreb dans les mairies, qui font des youyous, qui choquent tout le monde et à qui je vais dire moi, personnellement, ou vous me rangez tout ça, ou je vous marie pas!», a-t-il poursuivi sur un ton très cavalier.
«Vous diriez la même chose aux gitans?», l’a alors interpellé le journaliste, ce à quoi le maire de Béziers a répondu par l’affirmative, se félicitant par ailleurs que ce type de comportements n'avaient plus lieu dans sa mairie, et rappelant que c'est lui qui y dictait les règles à suivre.
Pour rappel, ce type d'interrogations a émergé au sein des débats politiques depuis que la droite sénatoriale a voté un amendement qui permet aux maires d’interdire de brandir des drapeaux étrangers à certaines occasions, dans le cadre du projet de loi contre le séparatisme, rebaptisé «projet de loi confortant le respect des principes de la République».