France: le CNRS, principal centre de recherche du pays, lance un programme pour attirer les chercheurs étrangers

Le siège du Centre national de recherche scientifique (CNRS), à Paris, en France.

Le CNRS, la plus grande structure française de recherche, lance un programme pour attirer des scientifiques étrangers «empêchés de faire de la recherche». Baptisé «Choose CNRS», ce dispositif encouragé par le gouvernement français cible notamment les scientifiques installés aux États-Unis.

Le 02/05/2025 à 08h02

Vaisseau amiral de la recherche française, le CNRS lance un programme pour attirer des scientifiques étrangers dont le travail est menacé, notamment aux États-Unis, un mouvement encouragé par l’exécutif.

Les premiers contacts traduisent un «petit élan», qui concerne «pour l’immense majorité des non-Américains», explique à l’AFP Antoine Petit, le PDG du Centre national de la recherche scientifique (CNRS).

L’organisme, le premier en Europe en matière de recherche avec 34.000 agents, ouvre les bras aux «collègues aujourd’hui empêchés de faire de la recherche», mais aussi aux chercheurs français expatriés dont certains n’ont «pas envie de vivre et d’élever leurs enfants dans les États-Unis de Trump», dit-il.

Cette initiative, baptisée «Choose CNRS» (Choisissez le CNRS), suit celle impulsée par l’exécutif avec l’annonce mi-avril d’une plateforme «Choose France for science».

«Des chercheurs étrangers sont déjà arrivés en France pour se familiariser avec les infrastructures en attente de la mise en place des fonds et de la plateforme», indique-t-on au ministère français de la Recherche.

Nerf de la guerre

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et ont peur pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche minées, financements sabrés.

Avec son initiative, le CNRS, qui a l’habitude de recruter des chercheurs non français à hauteur d’un tiers chaque année dans ses concours classiques, vise quatre publics, des post-doctorants -dont certains pourraient espérer des emplois pérennes- jusqu’à d’éventuelles «stars» de la recherche mondiale, sur des chaires internationales.

Sans besoin de les payer mieux que ne le sont les meilleurs déjà employés, selon son PDG. Ce dernier se dit en effet convaincu que «la motivation d’un chercheur n’est jamais la rémunération», mais avant tout «l’environnement de travail, avec ses infrastructures, et la possibilité de se confronter aux meilleurs».

Pour autant, l’argent restant le nerf de la guerre pour financer la recherche, le responsable note que la marge de manoeuvre du CNRS n’est «pas très grande».

Il place ses espoirs dans l’annonce sur la plateforme «Choose France» que l’État pourrait abonder jusqu’à 50% du coût de projets de recherche, au mérite et sur les fonds du programme France 2030.

«C’est au niveau européen que l’effort doit être fait», remarquait récemment le ministre français de la Recherche Philippe Baptiste. Et pas seulement pour des questions d’argent, mais aussi pour la libre circulation des chercheurs ou de la connaissance.

Par Le360 (avec AFP)
Le 02/05/2025 à 08h02