Elle l’avait promis, elle l’a fait. Farida El Amrani, la candidate malheureuse de la France Insoumise dans la 1ère circonscription de l’Essonne, a déposé mercredi 28 juin un recours auprès de la Cour constitutionnelle. Elle se pourvoit conjointement avec son suppléant Ulysse Rabaté.
«Nous appelons Manuel Valls à la retenue pour laisser la procédure suivre son cours dans le calme et à ne pas multiplier les propos diffamatoires à notre encontre», a-t-elle déclaré, ouvrant ainsi les hostilités avec l’ancien Premier ministre.
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A l'issue du 2e tour des élections législatives, Manuel Valls l’a emporté avec une avance de seulement 139 voix. La candidate du parti de Jean-Luc Mélanchon a réclamé le recomptage des voix.
Malgré la destruction de certains documents, l’opération a été lancée alors que Manuel Valls s’affichait déjà à l’Assemblée nationale. Farida El Amrani n’a pas abandonné pour autant. La guerre est désormais ouverte.
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Rien d’étonnant en ce qui concerne cette jeune femme d’origine marocaine, née au Maroc en 1976 et arrivée en France à l’âge de 2 ans. Mère de trois enfants, cette quadragénaire est issue des couches populaires. Pur produit du service public français, elle est titulaire d’un BTS Transport et devient, après son diplôme, fonctionnaire territoriale. D’ailleurs, pour les besoins de sa campagne, elle a pris congé de la Communauté d’agglomération Cœur de l’Essonne. Militante de la première heure, en 2003, elle réussit à monter une section syndicale aux couleurs de la CGT pour ses collègues fonctionnaires.
Son combat syndicaliste s’est ensuite transformé en lutte politique, et ce, dans des circonstances toutes particulières. Presque une histoire de défi. Alors qu’en 2012, elle était montée au front contre la réforme des rythmes scolaires, elle s’exprime en public durant une réunion présidée par le maire d’Evry. Face à la virulence des propos qu’elle tient, ce dernier la tacle en lui proposant de se présenter aux élections municipales.
La suggestion n’est pas tombée dans l’oreille d’une sourde. A la tête d’une liste Front de gauche, elle réussit à obtenir 4 sièges au conseil municipal.
Durant cette dernière campagne pour les législatives, elle fait preuve d'originalité et surtout d'un grand sens de la débrouillardise. Privilégiant une approche de terrain et ne disposant pas de local de campagne, elle s’établit à même la rue avec les membres de son équipe, avec pour toute artillerie, une table, des affiches et des tracts.
Jusqu’à la veille des élections, les sondages l’avaient donnée gagnante de ce duel avec l'ancien Premier ministre, Manuel Valls. C’est la chose qu’elle revendique, en déposant une requête devant la Cour constitutionnelle. Elle devra prendre son mal en patience, car la procédure devant cette haute instance est loin d’être expéditive.









