Le porte-parole des services de renseignement néerlandais (AIVD), Hubert Bredemeijer a déclaré vendredi à l'AFP, sans plus de précision, que "deux employés de l'ambassade iranienne [avaient] été expulsés des Pays-Bas le 7 juin".
L'ambassadeur des Pays-Bas en Iran a été convoqué au ministère des Affaires étrangères où il lui a été signifié que "la République islamique d'Iran se réserve le droit de riposter" à cette expulsion, indiquent les Affaires étrangères iraniennes dans un communiqué publié en anglais sur leur site internet.
La décision prise par les autorités néerlandaises est "illogique et illégitime", et "la République islamique attend des responsables néerlandais qu'ils s'abstiennent de lancer des accusations absurdes et sans fondement contre les autres".
"En tant que victime du terrorisme, [l'Iran] appelle tous les pays de la communauté internationale à lutter contre le terrorisme de manière résolue et sans faire de distinction" entre les auteurs de tels actes, ajoute le texte.
Sans plus de détail, la diplomatie iranienne dit attendre des Pays-Bas qu'ils "respectent leurs engagements internationaux" et qu'ils "arrêtent et traduisent en justice les éléments terroristes" visés par un mandat d'arrêt émis par Interpol.
Téhéran demande par ailleurs à La Haye de "s'expliquer sur sa décision d'abriter les criminels et terroristes appartenant au groupe terroriste anti-iranien des Moudjahidines du peuple" (MEK).
L'expulsion des deux diplomates iraniens a eu lieu bien avant l'arrestation annoncée lundi par les autorités françaises, belges et allemandes de six personnes - dont un diplomate iranien en poste à Vienne - soupçonnées d'être impliquées dans un projet d'attentat présumé contre un rassemblement du MEK ayant eu lieu le 30 juin en banlieue parisienne.
Téhéran affirme que cette affaire de projet d'attentat relève d'une machination destinée à lui nuire, et que deux des personnes arrêtées en Belgique sont elles-mêmes membres du MEK.
Groupe d'opposition interdit en Iran depuis 1981, le MEK, qui a combattu aux côtés des forces irakiennes contre la République islamique pendant la guerre entre l'Irak et l'Iran (1980-1988), a été inscrit de 2002 à 2009 sur la liste noire de l'Union européenne "en matière de terrorisme".