Deux jours après l’annonce du remaniement ministériel, la cérémonie de passation de pouvoir au ministère espagnole des affaires étrangères s’est tenue ce lundi 12 juillet à Madrid. Dans son allocution, le nouveau chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares, s’est inévitablement exprimé sur l’avenir des relations entre son pays et son voisin du Sud, le Maroc.
En présence de sa prédecesseure Arancha Gonzalez Laya, l’une des protagonistes de la crise avec le Maroc, José Manuel Albares a donné des signes d’apaisement en direction de la partie marocaine. «Nous devons renforcer nos relations, notamment avec le Maroc, notre grand ami», a-t-il ainsi déclaré, rapporte ce lundi le quotidien espagnol El Pais.
L’éjection d'Arancha Gonzalez Laya du gouvernement et les propos de José Manuel Albares à l’égard du Maroc témoignent d’une volonté manifeste de l’Exécutif espagnol de tourner la sinistre page d’une crise intense avec l’Espagne.
Une crise qui, faut-il le rappeler, avait été déclenchée par Arancha Gonzalez Laya, tout particulièrement après sa décision d’accepter l’hospitalisation, en catimini, du chef du polisario, Brahim Ghali, criminel de guerre et ennemi du Maroc, suite à une demande formulée par le désormais ex-ministre algérien des affaires étrangères, Sabri Boukadoum, quant à lui entre-temps remplacé par Ramtane Lamamra.
Gonzalez Laya avait ainsi agi dans le dos du Maroc, contre l’avis du ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, qui l’avait alertée sur le fait que «cette grave erreur aurait des conséquences sur les relations avec le Maroc».
Les propos tenus ce lundi 12 juillet 2021 constituent certes un premier pas vers un apaisement des tensions entre les deux voisins.
Toutefois, il faudra des actes et, surtout, se mettre autour d’une table avec la partie marocaine, pour discuter des raisons profondes de la crise, afin que pareil ébranlement ne se reproduise plus à l’avenir.