États-Unis: vague d’interdictions migratoires, 12 pays concernés par un décret de Trump

Des voyageurs transitent par l'aéroport international de Miami pendant le week-end du Memorial Day, le 24 mai 2025, à Miami, en Floride. Le président Donald Trump a signé le 4 juin 2025 une nouvelle interdiction de voyager visant 12 pays. AFP or licensors

Avec un nouveau «travel ban» qui rappelle les mesures de son premier mandat, Donald Trump a décidé d’interdire l’entrée aux États-Unis aux ressortissants de douze pays, invoquant la nécessité de «protéger» le pays contre des «terroristes étrangers». Des restrictions supplémentaires ont également été imposées à sept autres États.

Le 05/06/2025 à 07h00

L’interdiction, qui entre en vigueur le 9 juin, concerne l’Afghanistan, la Birmanie, le Tchad, la République du Congo, la Guinée équatoriale, l’Érythrée, Haïti, l’Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen, selon un communiqué de la Maison Blanche.

Sept autres pays — le Burundi, Cuba, le Laos, la Sierra Leone, le Togo, le Turkménistan et le Venezuela — font l’objet de restrictions ciblées.

L’exécutif américain, engagé dans une politique migratoire particulièrement rigoureuse, justifie ces mesures par «l’absence d’administrations efficaces» dans plusieurs de ces pays, la tendance de certains ressortissants à rester illégalement aux États-Unis après expiration de leur visa, et, dans le cas de l’Iran, le soutien présumé au «terrorisme».

Coupe du monde et Jeux olympiques

Des exceptions sont prévues pour certains titulaires de visas spécifiques et pour les personnes dont la venue aux États-Unis est jugée conforme à «l’intérêt national».

Ainsi, les footballeurs participant à la Coupe du monde 2026 — coorganisée par les États-Unis, le Mexique et le Canada — ainsi que les athlètes des Jeux olympiques de Los Angeles en 2028 ne seront pas concernés par ces restrictions.

Mercredi, le Venezuela a mis en garde ses ressortissants contre les risques liés à tout voyage aux États-Unis, évoquant un «grand danger».

«Le retour de cette interdiction ne renforcera pas la sécurité de l’Amérique, mais fera souffrir de nombreux Américains, notamment au sein de la communauté irano-américaine, dont les proches seront arbitrairement privés de visa», a dénoncé Jamal Abdi, président du National Iranian American Council.

Fait notable: la liste ne comprend pas l’Égypte, pays d’origine de l’homme de 45 ans accusé de l’attaque qui sert aujourd’hui de justification à Donald Trump.

«Nous ne voulons pas d’eux»

Dans une vidéo diffusée sur X, le président américain a affirmé que «la récente attaque terroriste à Boulder, dans le Colorado, a mis en évidence les dangers extrêmes liés à l’entrée de ressortissants étrangers non correctement contrôlés».

«Nous ne voulons pas d’eux», a-t-il ajouté.

Dimanche à Boulder, un homme a lancé des engins incendiaires sur les participants à une marche hebdomadaire de soutien aux otages israéliens retenus dans la bande de Gaza, faisant douze blessés. L’agresseur aurait crié «Palestine libre» lors de l’attaque.

Il doit comparaître jeudi devant la justice du Colorado, où il sera officiellement mis en examen pour plusieurs chefs d’accusation, notamment «crime motivé par la haine» et tentatives d’assassinat.

Selon les autorités américaines, l’auteur présumé était en situation irrégulière, son visa touristique ayant expiré. Il avait toutefois déposé une demande d’asile et obtenu un permis de travail en attendant une décision.

Le précédent du premier mandat

Donald Trump a comparé ce nouveau travel ban aux «restrictions efficaces» mises en place durant son premier mandat (2017–2021), qui visaient essentiellement des pays à majorité musulmane. Selon lui, ces mesures avaient permis d’éviter aux États-Unis les attaques dont l’Europe avait été la cible.

«Nous ne laisserons pas ce qui s’est passé en Europe se produire en Amérique», a-t-il martelé mercredi.

«Nous ne pouvons pas avoir une immigration ouverte en provenance de pays que nous ne sommes pas en mesure de contrôler et de filtrer de manière sûre et fiable», a-t-il insisté.

Par Le360 (avec AFP)
Le 05/06/2025 à 07h00