Les deux septuagénaires mettent tout leur poids dans la balance avant un scrutin qui posera les fondations de la présidentielle de 2024.
Les Américains sont appelés aux urnes demain, mardi, pour renouveler l'ensemble de la Chambre des représentants et un tiers du Sénat. Toute une série de postes d'élus locaux, qui décident des politiques de leur Etat en matière d'avortement ou de régulation environnementale, notamment, sont également en jeu.
Après une campagne acharnée centrée sur l'inflation, les républicains se montrent de plus en plus confiants dans leurs chances de priver Joe Biden de ses majorités au Congrès le 8 novembre.
«Si vous voulez mettre fin à la destruction de notre pays et sauver le rêve américain, alors, ce mardi, vous devez voter républicain pour une vague géante» rouge, la couleur des conservateurs, a plaidé l'ancien président Donald Trump ce week-end.
«Un choix»Organisées deux ans après la présidentielle, ces élections se convertissent de fait en référendum sur l'occupant de la Maison Blanche. Le parti du président n'échappe que très rarement au vote sanction.
Joe Biden ne cesse de dire que cette élection est plutôt «un choix»: sur le droit à l'avortement et sur l'avenir de la démocratie en Amérique, à l'heure où certains candidats républicains menacent de ne pas reconnaître le résultat de leur élection.
En fin d'après-midi lundi, le dirigeant démocrate retrouvera les estrades de campagne pour un dernier meeting dans le Maryland, Etat frontalier de la capitale Washington.
Quelques heures seulement avant l'ouverture des bureaux de vote, son opposant Donald Trump sera quant à lui dans l'Etat très disputé de l'Ohio, où son poulain J.D Vance bénéficie d'une courte avance dans les sondages.
Le milliardaire républicain s'est jeté à corps perdu dans la campagne, bien conscient qu'une victoire de ses lieutenants au scrutin pourrait lui offrir le tremplin idéal pour une candidature à l'élection présidentielle de 2024.
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L'occasion de rejouer le match de 2020? Joe Biden dit jusqu'ici avoir l'intention de se représenter, mais la perspective n'enchante pas forcément tous les démocrates, en raison de son âge -bientôt 80 ans- et de son impopularité.
Le résultat des élections de mi-mandat sera donc aussi crucial pour l'avenir du président américain.
Etats décisifsConcrètement, ce scrutin se joue dans une poignée d'Etats-clés -les mêmes qui étaient déjà en jeu lors de l'élection présidentielle de 2020.
Tous les projecteurs sont ainsi braqués sur la Pennsylvanie, ancien bastion de la sidérurgie, où le chirurgien multimillionnaire républicain Mehmet Oz, adoubé par Donald Trump, affronte le colosse chauve et ancien maire démocrate d'une petite ville, John Fetterman, pour le poste le plus disputé du Sénat. Car de ce siège dépend très possiblement l'équilibre des pouvoirs de cette chambre haute, au pouvoir immense.
Comme en 2020, la Géorgie est elle aussi au cœur de toutes les convoitises. Le démocrate Raphael Warnock, premier sénateur noir jamais élu dans cet Etat au lourd passé ségrégationniste, tente de se faire réélire face à Herschel Walker, ancien sportif afro-américain, lui aussi soutenu par l'ancien président.
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L'Arizona, le Nevada, le Wisconsin et la Caroline du Nord sont également le théâtre de luttes intenses, où les démocrates sont partout opposés aux candidats de Donald Trump, qui jurent une fidélité absolue à l'ancien locataire de la Maison Blanche.
Ces duels haletants sont tous alimentés à coup de centaines de millions de dollars.
Au total, près de 17 milliards de dollars auront été dépensés pour ce scrutin selon le site Opensecrets, un record.