États-Unis: Boeing défend la sécurité et la durabilité de son 787 Dreamliner

Des Boeing 787 Dreamliner en phase d'assemblage dans l'usine de l'avionneur à North Charleston, en Caroline du Sud, aux États-Unis.

L’avionneur américain Boeing a défendu lundi les méthodes de sécurité sur ses lignes de production, à deux jours d’une audience délicate au Congrès sur les affirmations d’un ingénieur lanceur d’alerte concernant notamment le Dreamliner 787.

Le 16/04/2024 à 07h51

L’avionneur américain Boeing s’est dit «confiant dans la sécurité et la durabilité des 787 et 777», a déclaré la compagnie lors d’un briefing avec deux de ses principaux ingénieurs, qui ont contesté les accusations selon lesquelles quelque 1.400 appareils comporteraient des failles de sécurité importantes. Lors de ce briefing, le constructeur a mis en avant les multiples procédures de tests dont font l’objet ces appareils pour réitérer sa «pleine confiance» dans le 787.

Une audience doit se tenir mercredi devant une sous-commission du Sénat à Washington, intitulée «Examen des dysfonctionnements de la culture sécuritaire de Boeing: récits de témoins directs». Elle examinera notamment les accusations du lanceur d’alerte Sam Salehpour, un ingénieur de Boeing, qui a rapporté que des défauts de conception et de fabrication dans les fuselages du 787 Dreamliner et du 777 pourraient réduire leur durabilité en matière de sécurité.

Cette audience intervient alors que les régulateurs et les politiciens intensifient leur surveillance sur l’avionneur à la suite d’un vol quasi désastreux le 5 janvier sur Alaska Airlines. Un 737 MAX avait alors perdu, en plein vol, une porte mal condamnée, provoquant un atterrissage d’urgence.

«Pas surpris»

Les accusations de Sam Salehpour mentionnent que le 787 Dreamliner contient des écarts bien supérieurs aux normes entre les pièces, ce qui pourrait «à terme provoquer une défaillance prématurée par usure sans aucun avertissement».

L’ingénieur du service qualité affirme que cela peut créer des conditions dangereuses, voire «des accidents potentiellement catastrophiques», selon une plainte officielle déposée auprès de l’État fédéral et rendue publique par les avocats du lanceur d’alerte.

Steve Chisholm, ingénieur en chef de Boeing Mechanical and Structural Engineering, a déclaré à des journalistes réunis à l’usine de Charleston, en Caroline du Sud, et en vidéoconférence, qu’«il n’y avait aucune usure» constatée lors des tests. «Nous n’avons pas été surpris par l’absence de résultats d’usure», a-t-il déclaré, notant que les matériaux composites du 787 avaient été choisis parce qu’ils ne se corrodent pas comme les métaux traditionnels.

Décrit par ses avocats comme un ingénieur qualité chevronné chez Boeing, Sam Salehpour a critiqué Boeing pour une série de «raccourcis» qui ont «permis des installations potentiellement défectueuses dans les flottes de 787», selon la plainte de Agence américaine de régulation de l’aviation civile (FAA).

Boeing traverse une passe difficile après plusieurs incidents. Ce sont désormais trois des quatre modèles d’avions commerciaux actuellement fabriqués par le groupe américain qui sont officiellement visés par une enquête de la FAA.

Le régulateur américain de l’aviation civile, qui supervise étroitement le Boeing 737 depuis janvier, enquête aussi sur le 787 Dreamliner et le 777, dont l’intégrité des structures a été remise en cause par ce lanceur d’alerte.

Par Le360 (avec AFP)
Le 16/04/2024 à 07h51