Hier, 2 mai, à l’occasion de Aïd Al-Fitr, Joe Biden et une centaine d’invités de confession musulmane se sont réunis dans la salle Est (East Room), de la Maison Blanche afin de célébrer ensemble cette fête qui marque la fin du mois de ramadan.
Instaurée par l’administration Clinton, cette tradition n’avait pas été maintenue par Donald Trump, qui, en lieu et place de l’organisation d’un évènement officiel, avait privilégié la publication de déclarations à l’attention des citoyens musulmans, en écrivant notamment en 2020, «nous espérons qu'ils trouveront à la fois réconfort et force dans les pouvoirs de guérison de la prière et de la dévotion».
Toutefois, Donald Trump avait perpétué une tradition datant de 1805, en organisant un ftour à la Maison Blanche le 6 mai 2018, et en y conviant une cinquantaine d'invités, parmi lesquels l’ambassadrice du Maroc, Lalla Joumala El Alaoui, l’ambassadeur d’Arabie saoudite, le prince Khalid Ben Salman, ainsi que Dina Kawar, ambassadrice de Jordanie.
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Joe Biden avait quant à lui promis en tant que candidat à la présidence de célébrer à nouveau la tradition célébrant Aïd Al-Fitr à la Maison Blanche une fois qu’il serait élu, et si celui-ci avait été contraint de se limiter à une célébration virtuelle en raison de la pandémie du coronavirus au début de son mandat, cette année, l’actuel président a tenu sa promesse en fêtant Aïd Al-Fitr à la manière de ses prédecesseurs.
«Aujourd'hui, dans le monde entier, nous avons vu tant de musulmans ciblés par la violence. Personne, personne ne devrait discriminer ou être opprimé, ou être réprimé, pour ses croyances religieuses», a déclaré Biden à ses invités.
«Nous devons reconnaître qu'il reste énormément de travail à faire, à l'étranger et ici, chez nous. Les musulmans rendent notre nation plus forte chaque jour, même s'ils sont toujours confrontés à de réels défis et menaces dans notre société, notamment la violence ciblée et l'islamophobie» a-t-il poursuivi.
Dans son discours, Joe Biden a par ailleurs rappelé avoir nommé la première femme musulmane à la magistrature fédérale dans le cadre d'un engagement à construire une administration qui valorise la diversité et «ressemble à l'Amérique».
Et celui-ci de faire un parallèle, sur le ton de l’humour, entre le jeûne musulman et le carême observé par les catholiques, lequel l'oblige à faire des sacrifices majeurs, notamment devoir «passer 40 jours sans bonbons ni crème glacée», a-t-il plaisanté.
Jill Biden, la première dame, a également adressé un message très applaudi par les participants à ce rassemblement en déclarant que cette fête incarne avant tout «une joie née de l’amour. L'amour pour nos familles et pour nos communautés, et pour cette communauté».
Le discours de Joe Biden et de son épouse n’a pas manqué d’être salué par Talib Shareef, imam de la mosquée Muhammad à Washington, également appelée «la mosquée de la nation». Faisant suite aux déclarations du président des Etats-Unis, l’imam a expliqué qu’«être accueilli ici est une déclaration importante pour notre nation et pour le monde», applaudissant au passage que l’islam soit «une partie bienvenue de notre nation avec toutes les autres traditions religieuses» et saluant le fait que «la plus haute fonction de ce pays (soit) attachée aux valeurs fondamentales de notre nation et aux lois protégeant la liberté religieuse».