La chambre pénale du Tribunal suprême, l’une des plus hautes juridictions espagnoles, a «annulé le jugement de l’Audience provinciale (principale instance pénale régionale, NDLR) de Barcelone, du 23 septembre 1992, qui condamnait un homme à un total de 24 ans d’emprisonnement» pour viols et blessures, annonce la justice espagnole dans un communiqué.
Après avoir examiné le recours déposé par Ahmed Toummouhi, sorti de prison en 2006, le tribunal a annulé sa condamnation sur la base de nouveaux éléments, dont des rapports d’experts non portés à la connaissance du tribunal au moment du procès. Dans ces rapports, on apprend que «le sperme retrouvé sur les sous-vêtements de la femme agressée ne correspond pas aux marqueurs génétiques de l’accusé», est-il précisé dans le communiqué.
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La justice espagnole ajoute que ces rapports ont été établis dès 1992, mais que «les experts ne sont pas venus témoigner à l’audience et que le tribunal n’a pas suspendu le procès pour les convoquer» une nouvelle fois.
Ahmed Toummouhi et un autre Marocain qu’il ne connaissait pas, mort d’un infarctus en prison en 2000, avaient été arrêtés en Catalogne, dans le nord-est de l’Espagne, après une série de viols au début des années 1990. Le vrai coupable, un citoyen espagnol qui présentait des ressemblances physiques avec Ahmed Toummouhi, avait été arrêté quelques années plus tard.
Dans une interview publiée dans le quotidien El País en février 2022, l’une des victimes, âgée de 14 ans au moment des faits, avait elle-même demandé justice pour Ahmed Toummouhi, accusé à tort. «Je ne veux pas de compensation ou quoi que ce soit d’autre. Je veux uniquement la vérité», avait déclaré ce dernier aux médias espagnols il y a quelques années, lorsqu’il réclamait la révision de son procès.