Sa candidature était vouée à l’échec. Sans surprise, elle passe à la trappe. Ce mardi devant le Parlement, le chef de la droite espagnole incarnée par le Parti populaire (PP), Alberto Núñez Feijóo, a avoué son échec à former une majorité pour briguer le poste de président du gouvernement.
Lors d’une séance plénière du Congrès pour demander la confiance de la chambre pour son investiture, Feijóo a assuré qu’il avait à sa portée les voix dont il aurait eu besoin pour prêter serment en tant que président du gouvernement. Mais, a-t-il souligné dans des propos repris notamment par l’agence EFE, il «n’accepte pas de payer le prix» qu’on lui demande. Le prix en question, c’est un alignement sur les revendications de certains partis, notamment catalans, seul moyen pour M. Feijóo, arrivé fin juillet en tête des élections mais sans majorité, de s’assurer un soutien suffisant pour être élu président.
Cet échec ouvre la voie à une candidature du Premier ministre socialiste sortant Pedro Sánchez, persuadé pour sa part de pouvoir obtenir le soutien indispensable des indépendantistes catalans, qui réclament en échange une mesure d’amnistie divisant l’opinion publique, indique l’agence de presse française AFP. Agitant des drapeaux espagnols, environ 40.000 militants du PP, selon la préfecture, ont dénoncé dimanche dernier dans le centre de Madrid cette exigence des indépendantistes catalans.
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Chargé par le roi Felipe VI de former un gouvernement, M. Feijóo, 62 ans, devait obtenir une majorité de 176 députés sur 350. Or, il n’a pu compter que sur 172 voix, essentiellement grâce au soutien de l’extrême droite de Vox qui fait figure d’épouvantail pour d’autres formations. Un deuxième vote, où une majorité simple suffit, aura lieu vendredi. Mais, sauf coup de théâtre, le conservateur ne sera pas non plus en mesure de l’emporter. Ce revers lancera un compte à rebours de deux mois avant la convocation de nouvelles législatives.
Durant ces deux mois, Sánchez - qui a déjoué tous les sondages le donnant largement perdant lors des législatives du 23 juillet - tentera à son tour d’obtenir la confiance du Parlement pour être reconduit au pouvoir. Un exercice également hautement périlleux pour le Premier ministre qui doit trouver une formule d’amnistie contentant les indépendantistes sans déclencher de fronde au sein de son propre parti, où cette idée a suscité une levée de boucliers de certains barons, précise l’AFP.