Droits de douane: cinq produits du quotidien qui vont coûter plus cher aux États-Unis dès août

Donald Trump brandit un tableau sur lequel sont affichés les droits de douane que les Etats-Unis vont appliquer aux autres pays du monde. (Photo: AFP)

Annoncés en grande pompe puis suspendus, les droits de douane que Donald Trump qualifie – à tort – de « réciproques » entreront en vigueur le 1er août. Une mesure qui risque d’alourdir sensiblement la facture des ménages américains. Cinq produits emblématiques illustrent cette inflation annoncée.

Le 30/07/2025 à 06h58

La nouvelle offensive tarifaire de Donald Trump bouleverse les rayons des supermarchés comme les vitrines high-tech. De la console Switch 2 aux lessives du quotidien, en passant par le café du matin et la tablette de chocolat du soir, l’addition promet d’être salée pour les consommateurs américains. Derrière le discours musclé sur la souveraineté commerciale, ce sont les ménages qui paieront le prix fort.

À compter du 1er août, les surtaxes douanières ciblant vêtements, chaussures, produits alimentaires et de grande consommation font craindre une vague inflationniste sans précédent. Un retour brutal de la mondialisation à ses frontières.

Consoles de jeu: la facture s’alourdit pour les gamers

Le lancement mondial de la Switch 2, le 2 avril dernier, aurait dû être un triomphe pour Nintendo. Mais la coïncidence avec l’annonce par Donald Trump de nouvelles surtaxes douanières a assombri l’horizon. Fabriquée majoritairement au Vietnam, la console japonaise est désormais soumise à une surtaxe de 20%, intégrée dans un accord commercial bilatéral.

Même si le lancement de juin a bénéficié d’une «pause» temporaire de 90 jours, l’entrée en vigueur des taxes le 1er août pourrait entraîner une hausse de 75 à 100 dollars sur le prix de la console, actuellement vendue à 450 dollars.

Sony et Microsoft, déjà échaudés par la vague tarifaire du printemps, pourraient également relever les prix de leurs modèles phares (PS5 et Xbox Series), accentuant encore le coût du loisir numérique.

Vêtements et chaussures: le dressing sous pression

Comme en Europe, l’écrasante majorité des vêtements et chaussures vendus aux États-Unis est fabriquée à l’étranger. Le Vietnam, le Bangladesh ou encore des pays africains comme le Lesotho et le Kenya alimentent massivement ce marché.

Ces fournisseurs sont en première ligne face à la nouvelle grille tarifaire:

  • Les produits bangladais seront surtaxés à 35%, même si Dacca espère obtenir une réduction à 15-20%.
  • Le Lesotho, lui, risque une taxation de 50%.
  • Le Vietnam devra composer avec une surtaxe de 20%.

Selon l’American Apparel and Footwear Association, 20% des vêtements importés proviennent du Vietnam, et 11% du Bangladesh. D’après le Budget Lab de l’université de Yale, les prix pourraient grimper de 37% en moyenne.

Café : la tasse va coûter plus cher

Les États-Unis, premiers consommateurs mondiaux de café en volume, sont ultra-dépendants des importations. Les grains proviennent principalement de Colombie, du Vietnam et du Brésil, selon la National Coffee Association.

Brasilia est particulièrement visée, avec une surtaxe de 50% sur ses produits. Trump a justifié cette décision par des représailles politiques, dénonçant la «chasse aux sorcières» contre Jair Bolsonaro, accusé de tentative de coup d’État.

La Colombie, en revanche, restera soumise au tarif de base de 10%, déjà en vigueur depuis avril.

Lessive et produits d’entretien: hausse en cascade

Même si des marques comme Procter & Gamble fabriquent une partie de leurs produits aux États-Unis, elles dépendent d’ingrédients importés, souvent depuis des pays désormais taxés.

Le PDG de P&G, Jon Moeller, a prévenu les investisseurs: les prix des produits du groupe – Ariel, Pampers, Gillette – augmenteront dès cet été. La raison: l’entreprise n’absorbera pas le surcoût lié aux nouvelles taxes. Les consommateurs paieront donc la différence.

Chocolat: le prix du plaisir menacé

Les États-Unis sont les premiers importateurs mondiaux de chocolat. Or, près de 47% de leurs fèves de cacao proviennent de Côte d’Ivoire, et une large part du reste d’Équateur et d’Indonésie.

À partir du 1er août, les produits ivoiriens seront taxés à 21%. Le beurre de cacao venu d’Indonésie ou de Malaisie sera soumis à des droits de douane de 19 à 25%.

Une mauvaise nouvelle pour les industriels comme pour les amateurs de chocolat: toute la chaîne de production est affectée, du producteur à l’amateur de tablette.

Conclusion: une politique protectionniste aux effets inflationnistes

En affichant une volonté de «rééquilibrage» commercial, Donald Trump assume une stratégie protectionniste radicale, aux conséquences concrètes pour les consommateurs américains. Loin d’un « patriotisme économique » gagnant-gagnant, ces surtaxes pourraient nourrir l’inflation, peser sur le pouvoir d’achat et creuser les inégalités face aux produits de consommation courante.

Par Le360 (avec AFP)
Le 30/07/2025 à 06h58