Dans un rapport publié en janvier dans la revue américaine CTC Sentinel, Fernando Reinares et Carola García-Calvo -chercheurs de cet institut dont le siège est à Madrid- écrivent que les attentats devaient se produire en septembre 2015 dans la deuxième ville d'Espagne, Barcelone.
Cependant, ils estiment que ce réseau n'était pas lié à la cellule qui a finalement commis les attentats d'août 2017 en Catalogne, qui ont fait 16 morts à Barcelone et dans la localité de Cambrils.
Pendant les préparatifs de 2015, l'homme-clef était le marocain Abdeljalil Ait el-Kaid, affirment les chercheurs. Il résidait dans la localité espagnole de Torrevieja (province d'Alicante, sud-est) jusqu'à ce qu'en septembre 2014 il rejoigne Daech en Syrie.
En Syrie, el-Kaid était entré en contact avec le cercle d'Abdelhamid Abaaoud, jihadiste belge de la cellule ayant commis les attentats du 13 novembre 2015 qui ont fait 130 morts à Paris.
Selon les auteurs, el-Kaid avait pour mission de préparer des attentats à Barcelone mais grâce à la vigilance des autorités espagnoles, il avait été arrêté en juin 2015 à Varsovie et transféré le mois suivant en Espagne où il a été emprisonné et accusé de terrorisme.
Le rapport se base sur une série d'entretiens avec des responsables policiers et des services secrets ainsi que des documents judiciaires. Selon le document, "au moment de son arrestation, el-Kaid était en route pour l'Espagne avec la mission de préparer des attaques à Barcelone et selon les enquêteurs, avait envisagé de les perpétrer en septembre 2015".
Le réseau avait l'intention de frapper Barcelone "de manière similaire à ce qui a été commis plus tard à Paris et devait impliquer des effectifs de France et de Belgique, avec lesquels el-Kaid devait entrer en contact".
"De même que pour les attaques de Paris, le plan de Barcelone prévoyait d'opérer avec des fusils Kalachnikov et des bombes dans différents centres de grande affluence, tels que des salles de concert, des quartiers de bars et des évènements sportifs".
Pour les auteurs de l'article, tout cela conduit à penser que "la direction francophone des combattants étrangers de Daech était la plus activement impliquée dans les opérations extérieures".
Le rapport insiste sur l'idée que "jusqu'à présent, ne sont pas apparues de preuves que la cellule de Barcelone aurait été en contact avec un cybercoach de Daech en Syrie, en Irak ou dans d'autres lieux".