Corée du Nord: la nouvelle explosion 9,8 fois plus puissante que le dernier essai nucléaire

Quelques heures avant le séisme qui a touché la Corée du Nord, le régime de Kim Jong-Un avait affirmé avoir développé une bombe à hydrogène.

Quelques heures avant le séisme qui a touché la Corée du Nord, le régime de Kim Jong-Un avait affirmé avoir développé une bombe à hydrogène. . AFP

Le "séisme artificiel" survenu dimanche 3 septembre en Corée du Nord, et qui serait son sixième essai nucléaire, était 9,8 fois plus puissant que celui provoqué par son cinquième test, a rapporté l'agence sud-coréenne Yonhap, qui cite les services météorologiques.

Le 03/09/2017 à 07h45

"Non seulement c'était 9,8 fois plus puissant que l'essai nucléaire mené en septembre 2016, mais c'est aussi le plus puissant" jamais mené par Pyongyang, a déclaré à Yonhap un responsable de l'Administration météorologique coréenne.

"L'échelle de l'énergie (dégagée) était de cinq à six fois plus puissante que lors du cinquième essai nucléaire", a déclaré à la télévision Lee Mi-Sun, qui dirige l'Administration météorologique coréenne.

Les sismologues ont mesuré une secousse d'une magnitude de 6,3 près du principal site de tests atomiques nord-coréens, Punggye-ri.

Le Nord a mené son premier essai nucléaire en 2006 et les tests successifs ont servi à améliorer leur fiabilité en même temps que l'énergie produite augmentait.

La cinquième explosion en septembre 2016 avait provoqué un séisme de 5,3 de magnitude et dégagé une énergie de 10 kilotonnes, c'est-à-dire moins que la bombe qui avait détruit Hiroshima (15 kilotonnes).

Le séisme a été ressenti dans des régions frontalières du nord-est de la Chine, ont rapporté des médias officiels chinois et des internautes locaux, lesquels partageaient en ligne leurs inquiétudes.

La secousse tellurique a été ressentie pendant "environ huit secondes" dans plusieurs localités de la province chinoise du Jilin, a indiqué la télévision d'Etat CCTV.

Les villes frontalières de Yanji et de Baishan ont été touchées, mais le séisme a également été perçu dans le capitale provinciale Changchun, à plus de 400 kilomètres du fleuve séparant les deux pays.

"A Yanji, j'étais étendu et je dormais, et le choc m'a réveillé. Je n'ai pas réalisé immédiatement que ce n'était pas un rêve", a témoigné un usager local de la plateforme de microblogs Weibo.

Un autre internaute, avec pour pseudonyme Jiemiaocangxin, décrit une secousse si violente qu'il s'est aussitôt rué de son appartement, affolé: "J'ai mis mon caleçon, et je suis sorti en courant (dans les escaliers). En arrivant en bas, j'ai découvert que je n'étais pas le seul à m'être précipité dehors en petite tenue!".

Sur le réseau social chinois, d'autres commentateurs se faisaient cependant beaucoup plus sombres, exprimant ouvertement leurs inquiétudes pour les trois provinces du "Dongbei", le nord-est du pays, les plus proches de la Corée du Nord.

"L'emplacement du test nucléaire n'était qu'à 174 km d'un district chinois", s'est alarmé un internaute. "En effectuant ce test, (Pyongyang) sème le désastre, c'est une marche pas à pas vers la guerre ou la destruction", ajoutait un autre, dans une formule reprise volontiers par d'autres blogueurs.

Un autre usager de Weibo s'inquiétait d'une indifférence supposée du reste du pays: "le pays ne se soucie pas des trois provinces du Dongbei! Un nouveau test nucléaire (nord-coréen) et est-ce que le pays s'en soucie?".

D'autres enfin faisaient le lien avec l'ouverture d'un sommet réunissant à partir de lundi à Xiamen (est de la Chine) les dirigeants des puissances émergentes des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).

"Est-ce une façon (pour Pyongyang) de saluer le sommet de Xiamen?", raillait un microblog.

Trois heures après l'explosion, le régime de Kim Jong-Un a confirmé avoir testé une bombe H.

Parallèlement, le président chinois Xi Jinping s'apprêtait à s'exprimer devant un forum d'affaires lié aux Brics.

Le 03/09/2017 à 07h45