Les effets combinés des mesures prises par les différents gouvernements dans le monde contre le changement climatique stagnent ces trois dernières années, alerte ce jeudi une étude du Climate Action Tracker (CAT).
Selon cet outil d’évaluation de référence, les mesures climatiques actuelles entraîneraient à l’horizon 2100 un réchauffement de 2,7°C, comme c’était déjà le cas lors de la COP26 de Glasgow il y a trois ans. En tenant compte des engagements des États à l’horizon 2030, les projections évoquent un réchauffement de 2,6°C, contre 2,5°C l’année dernière.
L’organisme souligne que 2024 n’a connu que peu de progrès, avec «presque aucun nouvel objectif climatique national ou promesse de neutralité carbone». Et ce alors que les émissions liées aux énergies fossiles «continuent à augmenter malgré le fait que les gouvernements s’accordent de manière répétée à renforcer leurs objectifs à l’horizon 2030» pour les aligner avec la limite de 1,5°C de réchauffement, cible de l’accord de Paris de 2015.
Les pays signataires ont jusqu’à février 2025 pour dévoiler leurs objectifs pour 2035. Selon les projections du rapport, le pic des émissions issues des énergies fossiles sera atteint d’ici à la fin de la décennie, mais «à un niveau bien plus important» que les projections faites il y a trois ans.
Faible impact du retour de Trump au pouvoir
Quant à l’impact du retour de Donald Trump à la Maison Blanche, les mesures qu’il promet aux États-Unis pourraient se traduire par une hausse des températures mondiales de 0,04°C, selon le CAT. «Clairement, nous ne connaissons pas le plein impact des élections américaines jusqu’à ce que le président élu Trump ne prenne ses fonctions, mais il y a un élan des énergies propres aux États-Unis qui sera difficile à arrêter», a déclaré Bill Hare, patron de Climate Analytics, l’un des groupes du CAT.
Given climate action is MIA, we've calculated the 2030 & 2035 #1o5C-aligned targets needed to get seven of the world's biggest emitters on track, along with the COP Presidencies "Troika". Altogether, this group totals around 63% of global emissions. pic.twitter.com/Adlxe4gywK
— ClimateActionTracker (@climateactiontr) November 14, 2024
«Les dégâts en termes d’émissions, confinés aux États-Unis et sur quatre à cinq ans, sont probablement récupérables», a-t-il déclaré. Mais l’impact pourrait être bien plus important si d’autres pays utilisent la baisse des ambitions des États-Unis, deuxième plus gros émetteur au monde, comme excuse pour ralentir leurs propres mesures en faveur du climat, a-t-il ajouté. Une question «fondamentale», souligne Bill Hare, sera la réaction de la Chine, plus gros émetteur de gaz à effet de serre au monde.