Le sommet du G20, qui se tient ce lundi 18 novembre à Rio de Janeiro, au Brésil, abordera dans une atmosphère de divergences des questions lancinantes, principalement celles du réchauffement climatique et des conflits en Ukraine et au Proche-Orient.
Les chefs d’État et de gouvernement des plus grandes économies avancées et émergentes, parmi lesquels les présidents des deux superpuissances, l’Américain Joe Biden et le Chinois Xi Jinping, vont d’abord tenter d’avancer sur la question du financement climatique.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé dimanche les dirigeants du G20 à faire «des compromis» pour permettre «un résultat positif à la COP29», la conférence sur le climat à Bakou où les négociations sur le sujet piétinent depuis une semaine.
Les guerres en l’Ukraine et au proche-Orient continuent aussi de fracturer la communauté internationale. «Les discussions sur l’Ukraine et le Proche-Orient (...) sont les plus difficiles. Nous verrons jusqu’où nous arrivons à aller dans le communiqué, ça va être un défi», a reconnu avant le G20 une source gouvernementale allemande.
Le président russe Vladimir Poutine, qui avait déjà manqué les derniers sommets, sera le grand absent à Rio. Or, le moment est stratégique: Washington vient de donner l’autorisation à l’Ukraine de frapper le territoire russe avec des missiles à longue portée fournis par les États-Unis.
Les dossiers sociaux de Lula
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, hôte du sommet, espère marquer des points sur des dossiers sociaux, lui qui se pose en champion du «Sud global» et des plus défavorisés. Il a d’ailleurs prévenu dimanche soir, dans un entretien sur la chaîne brésilienne GloboNews: il veut laisser les conflits de côté, «parce que sinon, on ne va pas discuter des autres choses qui sont importantes» pour «les pauvres, les invisibles du monde».
Lula compte frapper un grand coup avec le lancement d’une Alliance globale contre la faim et la pauvreté, qui va rassembler des pays du monde entier et des institutions internationales afin de dégager des moyens financiers et répliquer les initiatives qui fonctionnent localement. le président brésilien pousse aussi en faveur d’une taxation des plus riches.
Fragmentation
L’ombre de Donald Trump va planer sur la réunion de Rio. Le retour à la Maison Blanche du républicain, partisan des énergies fossiles et pourfendeur du multilatéralisme, alimente les craintes d’affaiblissement des ambitions mondiales de lutte contre le réchauffement climatique et d’une fragmentation internationale encore plus grande.
«Nous entrons dans un scénario mondial beaucoup plus imprévisible, mais aussi avec beaucoup plus d’espace pour les pays du Sud, pour la Chine, etc., pour articuler leurs propres visions, parce que l’ancien ordre est sur le point de s’effondrer», a souligné Oliver Stuenkel, professeur en relations internationales à la Fondation Getulio Vargas (FGV) de Sao Paulo.