De nouveaux incidents armés ont opposé soldats pakistanais et indiens dans la nuit de dimanche à lundi le long de la frontière entre leurs deux pays. Comme lors des trois nuits précédentes, l’armée indienne a rapporté que les troupes pakistanaises avaient ouvert le feu à l’arme légère sur ses positions, qui ont riposté par les mêmes moyens. New Delhi n’a fait état d’aucune victime.
La tension entre l’Inde et le Pakistan est à son comble depuis l’attaque menée il y a six jours par des hommes armés à Pahalgam, dans la partie indienne du Cachemire, qui a fait 26 victimes.
Sans attendre de revendication, New Delhi a imputé à Islamabad la responsabilité de cette attaque, la plus meurtrière visant des civils commise dans la région à majorité musulmane depuis 2000. Le Pakistan a démenti toute implication et a réclamé une «enquête neutre» sur ses circonstances.
Les deux pays ont échangé depuis une série de sanctions, incluant la suspension de tous les visas pour les ressortissants de leur voisin, priés de quitter leur territoire au plus tard mardi.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a exhorté à la «retenue maximale» les deux pays rivaux, qui se sont déjà livré trois guerres depuis leur partition meurtrière en 1947. L’Arabie saoudite a fait savoir qu’elle menait des «démarches pour éviter une escalade» entre les deux pays et l’Iran a proposé sa médiation.
En Inde, l’enquête sur l’attaque a été confiée à l’Agence nationale d’investigation (NIA), qui multiplie les arrestations et les interrogatoires. L’armée a par ailleurs détruit à l’explosif une dizaine de maisons de suspects.
Le chef de l’exécutif de la région à majorité musulmane, Omar Abdullah, s’est déclaré favorable à «une action décisive contre le terrorisme et ses origines» mais averti que «les gens innocents» ne devaient pas en être les «victimes collatérales».
«Le peuple du Cachemire rejette le terrorisme et le meurtre de gens innocents, il s’est mobilisé librement et spontanément», a-t-il rappelé, appelant à «éviter toute action regrettable qui remettrait en cause cette mobilisation».
Lors de son allocution radiophonique mensuelle, le Premier ministre ultranationaliste hindou Narendra Modi a une nouvelle fois promis dimanche aux victimes de l’attaque que «justice leur sera rendue».








