Algérie: un rassemblement pacifique réprimé dans la capitale

Les syndicats prévoient de revenir à la charge avec une nouvelle grève de deux jours les 24 et 25 courant.

Les syndicats prévoient de revenir à la charge avec une nouvelle grève de deux jours les 24 et 25 courant. . DR

Dans un communiqué rendu public, la Ligue algérienne des droits de l'Homme affirme que les interpellations effectuées parmi les manifestants " remettent à l'ordre du jour la question de la liberté de manifester pacifiquement et d'exprimer une opinion".

Le 28/11/2016 à 10h00

L’ONG algérienne, qui exige la "libération immédiate" de toutes les personnes interpellées, exprime son "inquiétude" face à la "dégradation" des conditions de vie de pans entiers de la société et de catégories sociales des plus vulnérables.

Elle s’inquiète également de ce qu’elle qualifie de "tentations autoritaires et sécuritaires comme solutions aux problèmes politiques, économiques et sociaux".

La police algérienne a empêché un sit-in devant le siège de l’Assemblée parlementaire nationale où a été débouté l’examen du très controversé projet de suppression de la retraite anticipée, élaboré sous l’effet de la crise économique qui étrangle l’Algérie.

Des arrestations sont opérées dans le milieu des syndicalistes et les sièges des syndicats autonomes ont été assiégés par les services de sécurité, selon la presse locale.

Le sit-in s’inscrit dans le cadre d’une série d’actions de protestations menées par les syndicats autonomes algériens qui dénoncent leur exclusion des consultations autour du Code du travail et contre la dégradation du pouvoir d’achat.

Pour les syndicats, la situation financière de la Caisse des retraites ne doit pas justifier la solution "facile" qui consiste à faire payer les salariés, "éternels otages" du gouvernement. D'autres solutions existent pour sauvegarder l’équilibre financier de la Caisse.

Avant l'appel des syndicats de la Fonction publique, ceux des industries pétrolière et mécanique étaient montés au créneau pour dénoncer cette mesure décidée l’été dernier, lors d’un round du dialogue social tenu avec le seul syndicat, l’UGTA, partenaire privilégié du pouvoir.

Le 1er septembre dernier, le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, avait annoncé que son gouvernement ne reviendrait pas sur la décision de la suppression de la retraite anticipée qui entrera en vigueur en janvier prochain.Sellal a également déclaré que "ceux qui souhaitent partir avant la fin de l'année sont libres de le faire". Cette déclaration a provoqué un départ massif, à tel point que des secteurs comme celui de l'Education se sont retrouvés avec un manque d'effectifs dans le corps enseignant.

L'Algérie, pays de 40 millions d'habitants, comptait plus de 2,7 millions de retraités au 31 décembre 2015, selon les chiffres officiels.

En 1994, l'Algérie avait aussi mis en place une procédure de retraite anticipée pour atténuer les effets d'un Plan d'ajustement structurel de son économie (PAS) qui s'était traduit par la suppression de dizaines de milliers d'emplois. La procédure permettait aux hommes de plus de cinquante ans et aux femmes de plus de quarante-cinq ans de prétendre à la retraite.

Le 28/11/2016 à 10h00