Algérie: le militant des droits de l’Homme Kamel-Eddine Fekhar entame une grève de la faim

Le militant des droits de l’Homme Kamel-Eddine Fekhar entame une grève de la faim pour protester contre sa détention "arbitraire"

Le militant des droits de l’Homme Kamel-Eddine Fekhar entame une grève de la faim pour protester contre sa détention arbitraire . DR

L'activiste algérien, Kamel-Eddine Fekhar, détenu "arbitrairement" dans une prison au sud d’Alger, observe depuis près d’une semaine une grève de la faim pour protester contre sa détention depuis plus de 16 mois, a indiqué son avocat. Rappel des faits.

Le 21/11/2016 à 14h29

Il s’agit de la quatrième grève observée par ce militant des droits de l’Homme en Algérie, depuis son arrestation en juillet 2015 dans la foulée des événements tragiques ayant endeuillé la ville de Ghardaia (600 km au sud d’Alger).

Kamel Eddine Fekhar, l’ex-responsable du bureau de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme à Ghardaia, a entamé mardi, en compagnie de Soufghanem Kacem, une grève de la faim à durée illimitée, a averti son avocat, Me Salah Dabouze, cité par des médias locaux.

Les grévistes protestent contre les autorités judiciaires qui tardent à procéder "à une expertise des vidéos" et à "l’audition des responsables qui se sont exprimés sur les événements", autrement dit à se pencher sur les pièces de nature à accélérer leur libération, a précisé la même source. L’avocat déplore également le fait que les deux plaintes déposées "pour agression lors de l'arrestation" et "violation du domicile" n’aient pas été examinées par la justice.

Kamel Eddine Fekhar est sous mandat de dépôt depuis juillet 2015. Il est accusé entre autres, de "constitution d’association de malfaiteurs pour atteinte à la souveraineté de l’État, à l’unité nationale, à la sûreté de l’État, d’attroupement armé et non armé et d’incitation au meurtre". "Il risque au moins vingt ans de prison. Ça peut arriver jusqu’à la perpétuité", selon son avocat.

En mars dernier, sa famille a saisi le SG de l’ONU dans l’espoir qu’il intercède auprès du gouvernement algérien pour obtenir la libération de leur fils arrêté "arbitrairement", au lendemain des affrontements intercommunautaires d’une rare violence entre Arabes et Amazighs, survenus en juillet dernier, à Ghardaia. Affrontements qui ont fait au moins 22 morts et des dizaines de blessés.

Amnesty international avait demandé aux autorités algériennes "d’enquêter de manière prompte et impartiale sur ces incidents, ainsi que sur la réponse des forces de sécurité dans le cadre des affrontements". L’organisation internationale a également appelé les autorités à "briser le cycle de la violence dans la région de Ghardaïa en déployant les efforts nécessaires pour protéger les personnes avec équité".

Le 21/11/2016 à 14h29