Le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Loukal, a indiqué que les réserves de l’Algérie devraient s’établir en cette fin d’année entre 117 et 118 milliards de dollars, contre 129 milliards de dollars fin juin dernier.
Le même responsable a précisé que "le maintien de ces réserves à leur niveau actuel dépend de l’amélioration des cours de pétrole, de la réduction des importations et de la poursuite de la stabilisation du dollar", face auquel le Dinar algérien enchaîne, à la baisse, les records historiques.
Il y a un mois, le même responsable avait relevé que les réserves de change avaient considérablement fondu pour passer de 129 milliards de dollars en juin 2016, à 121,9 milliards de dollars à la fin septembre de la même année, une baisse de 7,1 milliards en l’espace de trois mois, sous l’effet de la dégringolade du prix du pétrole.
Depuis juin 2014, qui coïncide avec le début de l’effondrement des prix du pétrole, les recettes pétrolières algériennes, qui accaparent plus de 94% des rentrées en devises du pays, ont chuté de 45% pour atteindre 25,8 milliards de dollars.
Selon les données fournies en mars dernier par le Fonds monétaire international (FMI), les réserves de change de l’Algérie ont reculé de 43 milliards de dollars en deux ans. Ayant réussi à enregistrer un cumul de 194 milliards de dollars en 2013, elles sont passées à 178 milliards en 2014, pour finir à 143 milliards de dollars en 2015.
Le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal, avait promis il y a quelques semaines que les réserves de change de l’Algérie ne baisseront pas sous la barre des 100 milliards de dollars "quelles qu'en soient les circonstances", alors que la Banque mondiale avait situé le montant des réserves de change de l'Algérie, à l'horizon 2018, à 60 milliards de dollars.
Des projections officielles estiment qu'avec une moyenne de 50 dollars le baril, les réserves en devises chuteront à 9 milliards de dollars dans quatre ans, contre quelque 200 milliards en 2012.
La forte baisse des prix du pétrole depuis 2014 a contraint le gouvernement algérien à adopter une Loi de Finances 2017 d’austérité comprenant des dispositions sans précédent destinées à réduire le train vie de l'Etat dont le déficit budgétaire devrait atteindre près de 24 milliards de dollars en 2017.
Pour renflouer les caisses de l’Etat, le gouvernement s’est tourné vers les ménages pour réviser de fond en comble le dispositif de taxation ciblant principalement les particuliers.
Après la hausse des taxes instaurée en 2016, les prix des carburants vont de nouveau augmenter en 2017. La taxe sur la valeur ajoutée a été relevée de deux points, ce qui signifie clairement qu’une hausse des prix généralisée de nombreux produits de large consommation s’abattra sur le citoyen algérien dès janvier prochain.
Dans ce lot de nouvelles taxes, la Loi de Finances 2017 instaure par exemple un timbre spécial de 25.000 DA (1 euro = 117 dinars) pour l'obtention d'un passeport biométrique dans un délai de huit jours. Le prix du timbre peut atteindre les 60.000 DA quand il s'agit d'un livret de quarante-huit pages.