Abdelmadjid Tebboune «a insisté sur le maintien de la vigilance à tous les niveaux afin de permettre à l'Algérie d'enclencher les étapes importantes à venir en adéquation avec les défis de l'année 2021, à la lumière des développements inédits survenus récemment dans la région, et particulièrement dans l'espace régional voisin». Voilà ce qu’indique, en substance, un communiqué de la présidence algérienne, rendu public à la suite d’une réunion du Haut Conseil de Sécurité, tenue hier, lundi 4 janvier 2021.
Par «développements inédits», le président algérien fait sans doute référence aux victoires diplomatiques remportées par le Royaume durant ces deux derniers mois. Reconnaissance américaine de la souveraineté pleine et entière du Royaume sur le Sahara, ouvertures en série de représentations diplomatiques dans les Provinces du Sud, sécurisation définitive du passage frontalier d’El Guerguerat suite à l’intervention chirurgicale des FAR, rétablissement des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël… Autant d’évènements phares que Abdelmadjid Tebboune a ratés, alors qu’il se faisait soigner en Allemagne.
Maintenant qu’il est remis sur pied (ou presque), il prend la pleine mesure du nouvel ordre régional. Et il a bien raison de le considérer comme «inédit», car les efforts déployés par le Royaume, depuis au moins deux décennies, donnent des résultats au-delà de toute attente. La consolidation des relations diplomatiques entre le Maroc et les Etats-Unis, consacrée par un partenariat militaire sur le long terme, place le Royaume comme un interlocuteur privilégié de Washington, qui affiche clairement sa volonté du faire du Maroc un hub régional pour son développement en Afrique.
D’un autre côté, le rétablissement de relations diplomatiques avec l’Etat hébreu, ouvre grandes les portes d’accès au Royaume à la technologie israélienne dans différents domaines, y compris militaire.
La situation au Sahara est également inédite, avec l’ouverture de consulats de grandes puissances (pour ne citer que les Etats-Unis et les Emirats) dans les Provinces du Sud, mais aussi grâce à l’intervention des Forces armées royales qui ont mis un terme, de façon définitive, aux incursions provocatrices des milices du Polisario dans la zone d’El Guerguerat, qui relie le Royaume à ses voisins du Sud.
Face à l’ensemble de ces faits nouveaux, Abdelmadjid Tebboune semble ne plus savoir sur quel pied danser. Le président, qui gouverne désormais assis sur un fauteuil, devrait se résigner à accepter ce nouvel ordre régional, qui illustre la faillite patente de la politique algérienne, exclusivement orientée à maintenir un conflit artificiel, et par ailleurs ankylosée dans des stéréotypes hérités de la guerre froide et de la lutte contre le colonialisme.
Le régime algérien gagnerait à s’inscrire dans une approche constructive, privilégiant des partenariats fructueux avec un pays voisin qui lui a toujours tendu la main. Autrement, les «développements inédits», pour reprendre l'expression du communiqué d'El Mouradia, vont aller croissant, et Abdelmadjid Tebboune devrait se faire à l’idée que le vent qui souffle de l’ouest n’apportera que ce qu’il n’a jamais vu, ou entendu, jusqu’ici.