C’est sur les écrans d’une télévision locale, proche du pouvoir, Al Hayat TV, que les Algériens ont appris, ce mardi en début d’après-midi, le limogeage de sept hauts responsables de la police. Il s’agit du directeur de la police des frontières (PAF) au sein de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), du directeur adjoint de la PAF, du directeur de la police des frontières à l’aéroport Houari Boumediene, du chef de la police chargée de la sécurité des avions, du responsable de l’équipe en charge de la sécurité et du contrôle de l’aéroport international d’Alger, du commissaire principal de la police de l’aéroport ainsi que de l’officier de sécurité du tarmac dudit aéroport.
Ces limogeages interviennent suite à la découverte, samedi dernier, de deux cadavres de jeunes Algériens qui ont tenté une émigration clandestine en se cachant dans la soute du train d'atterrissage d’un avion d’Air Algérie. Il est très probable que les malheureux ont fait le trajet Alger-Barcelone-Alger, et ont trouvé la mort dès le vol aller.
Le «hrig» réussi en mars dernier d’un adolescent de 16 ans, qui a lui aussi déjoué la vigilance de tout le dispositif de sécurité de l’aéroport de Constantine pour atterrir à Paris, sain et sauf, après avoir voyagé dans la soute d’un avion, semble faire des émules.
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Le drame de samedi dernier a eu un écho très négatif au sein de l’opinion algérienne, outrée non pas par l’insécurité de ces aéroports-passoires qu’on dit pourtant ultra-sécurisés, mais par la mal-vie des Algériens qui tentent ces derniers temps, par milliers, et par tous les moyens, de quitter leur pays –riche en énergies fossiles– au péril de leur vie.
Pour masquer son impéritie en matière de gestion des affaires du pays, le régime algérien, lui, n’a qu’une seule réponse, celle de la fuite en avant, à travers des purges à la pelle. Résultat: le climat de terreur qui règne au sein de l’armée déteint sur tous les corps de métier de l’Etat.
En tout cas, l’accès de deux jeunes hommes, sans coup férir, au tarmac de l’aéroport international Houari Boumediene et le fait qu’ils aient réussi à atteindre la soute d’un avion de la compagnie nationale posent plus d’une question. Selon nos informations, les aéroports de destination des avions en provenance d’Algérie n’admettent pas autant de manquements aux dispositifs de sécurité. Et ce ne sont pas les limogeages de hauts responsables de la police algérienne qui vont les rassurer.