Alger et le Polisario, Game over!

Mustapha Tossa.

ChroniqueFace à l’évolution majeure attendue en ce mois d’octobre, le régime algérien est sous le choc. Il sait que la carte séparatiste qu’il a brandie pendant des décennies pour affaiblir le Maroc et tenter, sans succès, d’entraver son développement sera désamorcée par les Nations Unies ce mois-ci, à la veille d’une date hautement symbolique: le cinquantième anniversaire de la Marche Verte, célébré le 6 novembre.

Le 06/10/2025 à 16h00

Il règne aujourd’hui en Afrique du Nord une véritable impression de fin de cycle diplomatique. La crise du Sahara marocain, qui a paralysé la région du Maghreb pendant cinq décennies, semble proche de son dénouement. Le rendez-vous annuel des Nations Unies, prévu en octobre, longtemps réduit à un simple exercice de reconduction du statu quo, s’annonce cette fois comme un moment de rupture et d’accélération. L’organisation new-yorkaise est en passe d’entériner l’option de l’autonomie présentée par le Maroc comme unique issue à ce différend régional.

Parmi les signes annonciateurs de ce tournant historique, figure d’abord la position américaine. Les responsables de Washington n’ont cessé, ces derniers mois, de réaffirmer avec conviction le soutien à la souveraineté du Maroc sur son Sahara, multipliant les messages clairs en direction de l’ONU. À cela s’ajoute la dynamique générée par la diplomatie marocaine auprès de grandes puissances qui, à leur tour, valident l’option de l’autonomie. La France et le Royaume-Uni, deux poids lourds de leurs sphères respectives — l’Europe pour Paris, le Commonwealth pour Londres — et membres permanents du Conseil de sécurité, en constituent des soutiens déterminants.

Le travail effectué auprès des autres membres permanents du Conseil de sécurité, la Chine et la Russie, n’est pas négligeable. Le scénario le plus pessimiste, à ce stade, serait une abstention de leur part, ce qui permettrait malgré tout l’adoption d’une résolution consacrant l’autonomie et marquant une victoire marocaine.

«Le silence de Abdelmadjid Tebboune en dit long. Lui qui répétait à l’envi «je ne lâcherai jamais le Sahara occidental» s’est abstenu d’évoquer le dossier lors de sa dernière sortie médiatique. Signe que les dynamiques internationales atteignent désormais les cercles du pouvoir à Alger.»

—  Mustapha Tossa

Face à l’évolution majeure attendue en ce mois d’octobre, le régime algérien est sous le choc. Il sait que la carte séparatiste qu’il a brandie pendant des décennies pour affaiblir le Maroc et tenter, sans succès, d’entraver son développement sera désamorcée par les Nations Unies ce mois-ci, à la veille d’une date hautement symbolique: le cinquantième anniversaire de la Marche Verte, célébré le 6 novembre.

Le silence de Abdelmadjid Tebboune en dit long. Lui qui répétait à l’envi «je ne lâcherai jamais le Sahara occidental» s’est abstenu d’évoquer le dossier lors de sa dernière sortie médiatique. Signe que les dynamiques internationales atteignent désormais les cercles du pouvoir à Alger. La récente décision de l’Union européenne de ne plus distinguer entre produits venant du sud ou du nord du Maroc renforce encore l’impression d’un triomphe diplomatique marocain et la perspective de clore définitivement ce contentieux.

Deux choix s’offrent alors à l’Algérie. Le premier serait de s’adapter à cette nouvelle donne internationale, en acceptant la souveraineté du Maroc sur son Sahara et en coopérant avec les mécanismes onusiens pour appliquer le plan d’autonomie. Mais cela supposerait de régler deux problèmes majeurs: le désarmement des milices du Polisario les plus radicales et la gestion des réfugiés de Tindouf, dont une partie n’est pas d’origine sahraouie mais provient d’autres zones de la région, ce qui a artificiellement gonflé les chiffres.

Le second choix serait de s’entêter et de poursuivre le «business de la séparation». Une fuite en avant qui exposerait Alger à de fortes pressions internationales et au risque d’être étiqueté comme un «État voyou», fauteur d’instabilité et soutien présumé de groupes terroristes. Les accusations récentes des autorités maliennes à la tribune de l’ONU, dénonçant la connivence d’Alger avec certaines organisations terroristes, illustrent déjà cette dérive dangereuse.

En réalité, pour le régime algérien, ce mois d’octobre sonne comme un game over dans sa gestion de l’aventure séparatiste. L’Union européenne tend vers une reconnaissance collective de la souveraineté du Maroc sur son Sahara, tandis que les Nations Unies s’apprêtent à consacrer dans le droit international l’option d’autonomie proposée par Rabat.

Par Mustapha Tossa
Le 06/10/2025 à 16h00