Mustapha Tossa

D'une rive à l'autre

Mustapha Tossa est journaliste politologue franco marocain installé à Paris | Diplômé de l’institut supérieur de journalisme à Rabat et du CFPJ de Paris, il intervient dans de nombreuses télévisions nationales et internationales pour commenter l’actualité.

Le dernier chant de cygne d’Alger
Ce refus d’admettre la réalité peut fonctionner comme opération de communication passagère; il ne peut ni la changer ni la transformer. D’où cette impression, dans les réactions algériennes, d’un chant du cygne: un ultime souffle, un dernier râle avant de rendre l’âme. Car, au bout du compte, tôt ou tard, Alger devra s’adapter à la nouvelle réalité internationale et accepter d’endosser son rôle de partie prenante dans ce conflit.
Les futurs combats de Boualem Sansal
Il reste tout de même des inconnues dans la future et inévitable communication de Boualem Sansal. La raison pour laquelle il a été arrêté touchait à ses déclarations selon lesquelles une grande partie de l’ouest algérien appartenait au Maroc avant que les ciseaux de la France coloniale n’en décident autrement. Sansal va-t-il continuer à défendre cette vérité historique dans les médias français?
L’axe Paris-Alger bientôt déverrouillé?
Emmanuel Macron avait parfaitement compris ce piège, cette corde de pendu autour de laquelle le régime algérien s’est lui-même enroulé. Le laisser s’y étrangler revenait à l’isoler davantage, au risque de provoquer des craquements internes, voire une chute inévitable. Ce qui, aujourd’hui, n’est dans l’intérêt sécuritaire de personne. Une Algérie déstabilisée, comme l’ont été la Libye ou la Syrie, pourrait lourdement impacter les espaces maghrébin et européen.
Le régime d’Alger acculé à choisir
Alger se trouve aujourd’hui sous une pression forte et inédite. Le régime est sommé de choisir entre deux options: épouser les contours de la nouvelle donne politique internationale sur le Sahara et inscrire son action dans sa mise en œuvre, ou bien poursuivre une politique de la terre brûlée et de la fuite en avant. Dans les deux cas, la facture politique sera inévitable.
Ni vainqueur ni vaincu, le triomphe modeste du Maroc
Le Royaume aurait pourtant toutes les raisons de laisser exploser sa joie et sa fierté. Cinq décennies de guerres réelles, économiques et diplomatiques menées par un régime militaire algérien obsédé par l’idée de séparer le Maroc en deux, de le couper de ses racines africaines, de l’encercler par des lignes de front antagonistes. Alger y a consacré tous ses moyens, mobilisé toutes ses ressources financières et diplomatiques. Cette guerre larvée contre le Maroc a été érigée en priorité vitale, au prix du bien-être de sa propre population, condamnée à subir les frustrations économiques les plus aiguës, et au prix de sa jeunesse, sommée de choisir entre l’exil forcé et une vie de misère sans nom.
Station terminus pour les séparatistes d’Alger
Parmi les facteurs qui donnent à la stratégie algérienne des airs de «terminus» ou de «game over» figurent les leviers arabes et africains. Dans le monde arabe, le régime d’Alger est désormais jugé infréquentable; en Afrique, il traîne l’image de parrain du terrorisme et de vecteur d’instabilité. Pour de nombreuses capitales, le soutien à un séparatisme armé et violent constitue une tare majeure, politiquement et sécuritairement rédhibitoire.
Tebboune lâché, isolé, encerclé
Depuis l’arrivée de Abdelmadjid Tebboune au pouvoir en 2019, le régime d’Alger s’est appliqué, méthodiquement, à se brouiller avec à peu près tout le monde. La dynamique impulsée par Tebboune — faite de fanfaronnades irrationnelles, de rancunes tenaces et d’agressivités gratuites — a fini par creuser un véritable vide autour du pouvoir algérien.
Tebboune et Kaïs, l’axe anti-Maroc
Entre Kaïs Saïed et Abdelmadjid Tebboune, l’alchimie semble opérer — mais sur une autre planète. Tous deux partagent une même inclination pour la mise en scène du pouvoir, une même distance avec la réalité, et un comique involontaire qui amuse autant qu’il inquiète. Il suffit d’une image — un regard échangé, une accolade appuyée — pour que les réseaux sociaux s’enflamment, transformant ces deux dirigeants en véritables icônes de satire politique internationale.
Alger et le Polisario, Game over!
Face à l’évolution majeure attendue en ce mois d’octobre, le régime algérien est sous le choc. Il sait que la carte séparatiste qu’il a brandie pendant des décennies pour affaiblir le Maroc et tenter, sans succès, d’entraver son développement sera désamorcée par les Nations Unies ce mois-ci, à la veille d’une date hautement symbolique: le cinquantième anniversaire de la Marche Verte, célébré le 6 novembre.
Macron, un héros dans le monde arabe?
Il n’est pas exclu qu’Emmanuel Macron finisse par apparaître, aux yeux du monde arabe, comme un héros. Le président français qui aura donné un coup d’accélérateur décisif à l’idée de la création d’un État palestinien. Parmi les rares chefs d’État occidentaux, il fut en effet le seul à lancer ce défi singulier à Donald Trump: «Si tu veux vraiment espérer un jour le Nobel de la paix, fais tout pour arrêter la guerre de Gaza.»