Sur les réseaux sociaux, les messages, photos et vidéos provenant de l’intérieur même des camps de Tindouf rapportent de nombreuses scènes de violences opposant des groupes de manifestants, pour la plupart des jeunes issus de la tribu Oulad Tidrarine, aux milices du Polisario, scènes qui révèlent que de nombreux véhicules ont été incendiés. Selon ces médias, cette flambée de violence intervient suite à l’assassinat ou à la disparition de plusieurs jeunes appartenant à cette faction tribale, dont le seul crime est de s’opposer aux dirigeants du Polisario et à leurs pratiques mafieuses et tribalistes.
Le youtubeur marocain, propriétaire de la chaîne Anas Tube, sur la foi de sources à l’intérieur des camps, a diffusé des scènes exclusives documentant les violents affrontements qui s’y déroulent actuellement, fournissant des données sur la poursuite des manifestations durant plusieurs jours.
Les manifestants estiment, selon les sources précitées, que leur réaction intervient suite à des actions hostiles à leur encontre, commanditées par des dirigeants du front séparatiste, et visant en particulier des membres de la tribu Oulad Tidrarine. Ces actes hostiles du Polisario se sont matérialisés par des assassinats, des agressions physiques et des pillages de biens, qui ont créé la tension puis l’explosion d’une colère sans bornes à l’intérieur des camps de Tindouf.
Légende: scènes de destruction de plusieurs voitures des milices séparatistes du Polisario lors d’une attaque de la tribu Oulad Tidrarine contre des membres du Polisario impliqués dans l’assassinat d’un jeune de la tribu et dans le vol d’argent d’un commerçant.
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D’autres sources ont également rapporté que des manifestants de la tribu Oulad Dleim ont assiégé et incendié les locaux de la police du Polisario. Ce groupe de manifestants était mené par le jeune opposant Hamada Ould Haiba. Ce siège s’est transformé en affrontements directs entre les deux parties. Malgré la répression barbare contre les manifestants, les milices du Polisario ont été surprises par une résistance farouche et la détermination des manifestants qui ont fini par chasser la «police» et incendier ses locaux.
Vu l’ampleur du chaos, surtout dans le camp dit de Smara, le Front Polisario a été contraint de recourir à la prétendue «gendarmerie», sa principale arme répressive, en vue de reprendre le contrôle de la situation.
Brahim Ghali, le chef des séparatistes, a également dépêché sur place le patron de ses services de sécurité, le dénommé Ibrahim Echeikh, membre de la tribu rebelle Oulad Tidrarine, pour tenter de persuader les siens de mettre fin à leurs manifestations.
Il a également promis à la «police», débordée et malmenée par les manifestants, de la protéger davantage, de lui fournir des équipements antiémeutes et des récompenses financières.
Violations extralégales
Pour sa part, la tribu Oulad Tidrarine a précisé dans un communiqué, que non seulement ses cadres ont été écartés par les dirigeants du Polisario, mais que ses membres sont devenus la cible de graves violations, allant jusqu’à la liquidation physique. Pire, les auteurs de ces actes de violence contre la tribu Oulad Tidrarine restent impunis, car ils sont protégés par le Polisario, qui les récompense même en leur accordant des voyages de rêve en Espagne ou ailleurs.
La tribu Oulad Tidrarine indique également dans son communiqué que les sbires du Polisario ont tendu, mercredi 26 juin, un piège au commerçant local, connu sous le nom de «Azza Ould Franco», qu’ils ont menacé avec des armes et dépouillé des biens en sa possession, estimés à 8 milliards de dinars algériens (plus de 591 millions de dirhams).
Ce clan tribal a aussi dénoncé ce qu’il qualifie de traitement discriminatoire à son égard, soulignant qu’il ne gardera pas indéfiniment le silence et frapperait d’une main de fer quiconque oserait s’en prendre à lui et à ses enfants, mettant en garde le Polisario.
Drogues et terrorisme
Il est à rappeler que les camps de Tindouf connaissent depuis plusieurs mois de profonds conflits entre les dirigeants du Polisario et les chefs tribaux locaux, en raison de nombreux actes de meurtre et de torture contre les opposants, outre l’adoption d’une politique de punition collective contre les familles de ces opposants. Tout ce charivari se déroule sous le sceau d’un black-out médiatique total en Algérie, au moment où le régime affame son peuple afin de financer le séparatisme et les exactions du Polisario contre les habitants des camps de Tindouf.
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Cette aggravation de la situation dans les camps de Tindouf est sous-tendue par le fait que certains clans tribaux voient leurs fils jetés en prison pour avoir réclamé une simple activité génératrice de revenu, tandis que les rejetons des dirigeants du Polisario sont choyés, et quand ils commettent le plus grave des crimes, la justice corrompue et contrôlée par le Polisario les relaxe impunément.
Le plus souvent, les milices du Polisario s’en prennent à des familles pauvres et kidnappent leurs enfants sous l’accusation de trafic de drogue, ce qui entraîne une détérioration de la sécurité à l’intérieur des camps et menace le front séparatiste d’une implosion.
Les dirigeants de Rabouni menacent de la sorte tous ceux qui tentent de s’activer et de s’intéresser au trafic de drogue et de carburant qui est administré par l’Algérie, car ce trafic lucratif doit rester l’exclusivité des membres du Polisario, leurs familles, cousins et autres protégés du régime algérien.