Portés par un élan de solidarité mais aussi de colère, trois rassemblements ont été annoncés sur les réseaux sociaux dans les jours à venir par les membres de la diaspora marocaine afin de dénoncer le double meurtre de Bilal Kissi et d’Abdelali Mchiouer, perpétré par la police maritime algérienne le 29 août dans la zone frontalière qui sépare le Maroc et l’Algérie, non loin de Saïdia.
Ces rassemblements débuteront le 9 septembre à Barcelone, puis se poursuivront le 10 septembre à Paris, de 15h à 18h, sur le parvis des Droits de l’Homme, place du Trocadéro. Enfin, un troisième rassemblement est prévu le 23 septembre à Bruxelles, dès 14 heures, devant le Parlement européen avec la participation annoncée de militants, acteurs politiques, activistes européens et membres de la société civile.
Ces trois rassemblements poursuivent plusieurs buts, indique un appel à la mobilisation lancé sur les réseaux sociaux. Il s’agit en premier lieu de demander la libération d’Ismaël Snabé, toujours détenu et incarcéré en Algérie. Deuxième rescapé de cette tuerie, celui-ci est en effet un témoin clé dans cette affaire. C’est dire les enjeux qui pèsent autour de sa sécurité.
Les manifestations auront aussi pour but de demander le rapatriement de la dépouille de Abdelali Mchiouer tué par les garde-côtes algériens. Suite au meurtre, le 29 août, de Bilal Kissi, ressortissant franco-marocain dont le corps a été retrouvé par un pêcheur marocain, et du Marocain Abdelali Mchiouer, la dépouille de ce dernier, restée côté algérien, n’a pas été restituée à sa famille qui ne cesse d’en faire la demande. En effet, après avoir admis le 3 septembre dans une déclaration officielle que «le mercredi 30 août 2023 à 17h00, lors d’une autre patrouille des Garde-côtes, un cadavre de sexe masculin non identifié a été repêché, présentant un impact de balle par arme à feu», et avoir indiqué que la dépouille d’Abdelali Mchiouer a été transférée vers la morgue de la polyclinique de Marsa Ben M’hidi à Tlemcen, les autorités algériennes se livrent au plus vil des chantages.
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Car plutôt que de restituer le corps du défunt à sa famille, afin que celle-ci puisse l’enterrer dignement et commencer son deuil, les autorités algériennes ont décidé de monnayer la restitution du corps tout en se blanchissant de toute accusation de meurtre. En effet, Le360 a appris auprès de la famille que les autorités algériennes lui réclament la somme de 400.000 dirhams en guise de frais de rapatriement du corps ainsi que la signature d’une décharge stipulant qu’Abdelali Mchiouer est mort des suites d’une noyade et non sous les balles de la marine algérienne, comme l’explique Le360 dans un précédent article.
Les manifestants demandent par ailleurs d’assurer la protection des familles des victimes qui sont actuellement en Algérie pour poursuivre les étapes de la procédure.
Sur les réseaux sociaux, un appel à rejoindre les manifestations a été lancé par les membres de la diaspora marocaine et l’annonce a été faite d’une plainte qui serait déposée officiellement auprès de la Cour internationale de justice de La Haye.
Une manifestation a d’ores et déjà été organisée à Rabat le 4 septembre, devant le Parlement, ralliée par des centaines de Marocains venus dénoncer ces meurtres.