Afin de renforcer les liens avec la communauté musulmane de la commune dont il est bourgmestre, et notamment les nombreuses personnes originaires de Berkane qui y vivent, Jean Spinette caresse l’idée de marocaniser Saint Nicolas, le saint chrétien associé à la tradition de Noël en Belgique.
Le 6 décembre prochain, date à laquelle Saint Nicolas se déplace dans les écoles à la rencontre des enfants, il se pourrait bien que Saint Nicolas laisse place à Sidi Nicolas, à en croire cette annonce faite sur le ton de l’humour par Jean Spinette.
«Je trouverais comique d’avoir un Sidi Nicolas qui donne des clémentines aux enfants», s’amuse ainsi Jean Spinette, dans les colonnes de La DH, rappelant que Berkane, qui est en partenariat avec Saint-Gilles, est connue pour sa production de clémentines.
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«Pour nous, Saint Nicolas doit être respectueux de l’environnement, des religions et intersectionnel», explique le maire de Saint-Gilles dont l’initiative a suscité une polémique à laquelle il ne s’attendait visiblement pas.
Yannis Bakhouche, président de la section du MR à Saint-Gilles, s’est ainsi étonné de ce qui «semblait être une blague au départ» mais qui s’apparenterait, selon lui, à une manière de «détourner l’attention de problèmes bien plus sérieux en lançant cette idée de changer le nom de Saint Nicolas en Sidi Nicolas».
D’autant, ajoute le libéral dans les colonnes de Sud Info, que la Saint-Nicolas est «un moment où on se réunit, on partage des bonbons, des chocolats, et on crée des souvenirs ensemble». Alors, s’interroge-t-il, «pourquoi vouloir changer quelque chose qui rassemble tout le monde pour des broutilles? Cela n’a jamais été une revendication de la communauté musulmane, d’ailleurs, c’est vraiment étonnant.»
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Face au tollé provoqué par cette annonce, Jean Spinette a fait machine arrière. «Sur le ton de l’humour, j’ai évoqué ce mélange des traditions et des origines qui fait la caractéristique de Saint-Gilles et évoquant qu’au final, Saint Nicolas était plus inclusif qu’on ne le pensait, puisqu’il offrait depuis toujours un fruit de saison bien connu. Et que, par conséquent, on aurait pu dire Sidi», s’est-il défendu. Et de rassurer tout le monde, en affirmant que Saint Nicolas «sera fêté cette année comme toujours et je déplore cette polémique inutile».