Une fois n’est pas coutume, deux fois c’est une réputation. Après la détention inexplicable des journalistes marocains en juin dernier, venus en Algérie pour couvrir les Jeux méditerranéens 2022, retenus de force à l’aéroport d’Oran, les autorités algériennes ont réservé le même traitement à une équipe de journalistes de la chaîne de télévision Al Aoula, en mission professionnelle en Algérie pour couvrir le Sommet de la Ligue arabe.
Ces journalistes qui travaillent pour la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT), premier acteur du pôle audiovisuel public du Maroc, ont été soumis, dès leur arrivée à l’aéroport Houari Boumédiène d’Alger, à des provocations délibérées avant d’être séquestrés près de six heures et interrogés par les services sécuritaires et du renseignement d'Algérie, rapporte le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) dans un communiqué diffusé dans la matinée de ce lundi 31 octobre 2022.
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Comme si cela ne suffisait pas, les autorités algériennes ont renié à ces journalistes leur identité professionnelle sur la base de laquelle ils se sont rendus en Algérie pour couvrir les activités du Sommet de la ligue arabe, prévu demain, mardi 1er novembre.
Ces journalistes, habilités à couvrir les activités dudit Sommet, se sont par la suite retrouvés délestés de leur matériel et équipement technique nécessaires à leur mission, avant d’être refoulés du territoire algérien.
Il s’agit, selon le SNPM, d’une «coutume algérienne» qui s’observe chaque fois que ce pays organise un évènement international, régional ou continental. Ceci démontre son «hostilité» aux libertés d’opinion et d’expression, ainsi qu’au droit d’accès des citoyens et peuples de la région à l’information. Cette attitude démontre également l’opposition du régime algérien à «tout ce qui pourrait combler le fossé entre les pays et peuples maghrébins», souligne le communiqué.
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Dans le même document, le syndicat, tout en condamnant le comportement des autorités algériennes, affirme sa «solidarité absolue» avec les journalistes victimes de cet «acte odieux». Il a aussi appelé les responsables de la Ligue arabe à «assumer pleinement leur responsabilité dans ces agissements», étant donné que l’organisation du Sommet de la Ligue arabe relève de sa responsabilité.
L’Algérie, n’étant que «le pays hôte» de cet évènement, ne dispose pas du droit d’empêcher une délégation de presse de s’acquitter de son devoir professionnel, «surtout si la délégation appartient à un pays concerné par le Sommet de la Ligue arabe et qui y prend part avec une délégation officielle», note le communiqué.