Après avoir quitté le Maroc pour la Chine en trainant dans leur sillage de nombreuses casseroles liées à différentes escroqueries -lesquelles ont d’ailleurs fait l’objet de nombreuses plaintes-, revoici les Filali, qui décidément ne doutent de rien, en train de réaliser certainement leur plus gros coup, cette fois-ci en France: se faire passer pour les opposants d’un régime tyrannique, victimes de leur soif de liberté. Ils ont déposé une demande d’asile en France qu’ils essaient d’obtenir via un lobbying forcené dans des médias, décidément bien naïfs.
Ecoutons-les dans le texte comme rapporté, le 2 janvier 2022, par le quotidien français Libération dans un article intitulé «Dounia Filali, une youtubeuse marocaine face au roi dans l’arène». Dounia Filali, celle qui anime une chaîne Youtube, déclare: «notre seul problème, c’est Mohammed VI, semblable à Louis XIV, le roi Soleil. Il concentre tous les pouvoirs». Voilà pour le teasing d’un couple qui a bien appris sa leçon pour frapper les esprits crédules.
Le mari de la youtubeuse, davantage doué pour les grosses chaînes en or et les blousons en cuir que pour le travail, prend juste la pose à côté de sa femme qui a subitement découvert que la monétisation de ses interventions sur YouTube rapporte davantage d’argent que les malencontreuses tentatives du couple qui s’est essayé à la vente en ligne. A aucun moment la journaliste de Libération ne pose cette question, pourtant évidente: combien vous rapportent par mois les vidéos postées sur les réseaux sociaux? En tout cas, la chaîne YouTube de Dounia Filali semble davantage rentable que les tentatives commerciales avortées du mari qui a définitivement fait le deuil de l’entrepreneuriat pour se dévouer à la carrière de son épouse.
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Cette histoire-là, on la connait bien, tant de nombreux médias français aiment à reprendre en chœur cette ritournelle dont sont férues les ONG droit-de-l’hommistes. En effet, au nom de la liberté d’expression en danger, on est prêt à tout écrire et surtout à tout gober sans l’ombre d’un doute au pays des droits de l’homme.
Mais voilà, cette fois-ci, la pilule sera difficile à faire avaler. Car en faisant totalement abstraction des prises de position antisémites et xénophobes assumées du couple Filali et en balayant d’un revers de la main leur passé trouble d’escrocs, Libération mais aussi France 24 et TV5 Monde tombent lamentablement dans le piège d’une campagne anti-marocaine qui entend jouer la même rengaine, celle d’un pouvoir tyrannique corrompu qui musèle les opposants, tous innocents, cela va de soi.
Si ces médias, qui offrent aujourd’hui une tribune en or à une youtubeuse qui n’a d’influenceuse que le qualificatif qu’elle s’attribue elle-même, s’étaient donné la peine d’investiguer, ils auraient pu dénicher quelques pépites postées sur la toile par la principale intéressée et son époux. Mais bien que le couple martyrisé ait pris soin de les effacer pour s’offrir une nouvelle virginité aux yeux de leur future terre d’accueil (espèrent-ils), sur la toile rien ne disparaît jamais, apprendront-ils à leurs dépens.
Le vrai visage de fausses victimesXénophobes, antisémites, soutenant inconditionnellement le Hezbollah ou encore l’armée iranienne… Il y a ici à boire et à manger. Comme sur cette photo où le gentil couple victimaire pose auprès d’une représentation de Barack Obama, alors président des Etats-Unis, en affichant… une quenelle.
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Ne serait-ce pas là un geste antisémite, tout du moins considéré comme tel en France? Un geste qui a valu à l’humoriste Dieudonné bien des déboires judiciaires dans son pays? D’ailleurs, le couple ne se prive pas d’afficher son inconditionnel soutien à l’humoriste en réitérant le même geste à plusieurs reprises dans différents posts, et ce, malgré leur suppression par Facebook.
«Après l’étrange suppression par Facebook d’une quenelle faite avec Jelouta Said en voici une autre pour le soutien contre la censure. Vive Dieudo, à mort le sionisme», annonçait ainsi fièrement Adnane Filali sur son compte Facebook le 10 janvier 2014, en taguant par ailleurs Alain Soral, l’idéologue d’extrême-droite qui défend des idées antisémites, négationnistes et conspirationnistes.
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Et revoilà encore le 15 mars 2014, Adnane Filali sur le même réseau social: «Retour de la photo supprimée par Facebook!», s’enorgueillit Adnane Filali en affichant à nouveau une belle quenelle.
Le 17 juillet 2015, on retrouve cette fois-ci ce chantre de la liberté d’expression sur un autre terrain, en fervent soutien du Hezbollah, classé faut-il le rappeler par de nombreux pays comme organisation terroriste. En partageant un article du site quenelplus.com, intitulé «les combattants du Hezbollah à l’œuvre en Irak contre Daesh», Adnane Filali s’extasie en les qualifiant de «Rjal» (entendez par là «des vrais hommes», en arabe).
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Et quand celui-ci se fait reprendre par un internaute qui relève que le Hezbollah «c’est exactement comme Daech mais en version shiite», il rétorque toute honte bue «je pense bien que c’est l’une des seules armées libres et justes sur cette planète avec l’armée iranienne. Etre contre le Hezbollah, c’est un peut être avec le diable… ». Encore une prise de position qui a échappé à la vigilance des médias français qui encensent aujourd’hui ce pauvre couple tyrannisé pour ses prises de positions et auquel on confère une influence énorme au Maroc.
Mais comment les Marocains pourraient-ils aduler à ce point un homme qui se présente dans cet autre post comme «chleu et fier» car de son avis, «les seuls et véritables Marocains sont les chleu, pas cette race semi bâtarde croisée avec des violeurs de moutons d’Arabie…»?
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Une question qui restera certainement sans réponse au regard du peu d’effort journalistique dont font preuve ces médias aujourd’hui.
Enfin, l’ultime camouflet assené à la France, à laquelle le couple demande le statut de réfugié politique, c’est bel et bien celui que lui administre Dounia Filali, la jeune femme aux «traits enfantins et joues rebondies», comme se plait à la décrire l’auteure de l’article de Libération.
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«Pour la France sioniste qui veut mettre en prison Dieudonné et qui nous bassine avec la liberté d’expression… après la quenelle, le retour du doigt d’honneur», écrit ainsi la jeune femme, par un beau jour du 14 janvier 2015, en associant le geste à la parole.
Alors oui, à la lecture du portrait de cette «youtubeuse face au roi dans l’arène», il y a lieu de se poser pas mal de questions. Notamment, ce que peut bien penser de cet article Patrick Drahi, le propriétaire de Libération, né à Casablanca et dont la chaîne I24 News s’apprête à s’installer au Maroc, ce pays où «les médias de diffamation» nous apprend Libération, sont à la solde du pouvoir et servent à saper «l’intégrité, le crédit et la réputation de la personne ciblée»… De qui se moque-t-on? De la France assurément.