«Israël et le Maroc n’en finissent plus de bâtir des ponts depuis la reprise de leurs rapports diplomatiques en décembre 2020», annonce l’animateur d’un reportage consacré au futur musée de la culture juive de Fès.
Dans ce nouvel édifice qui prend forme, on voit «un avenir assuré par un passé riche», et on lui confère une symbolique d’autant plus importante que le musée aura pour écrin la ville de Fès, «capitale spirituelle du royaume chérifien».
Les caméras de la chaîne israélienne se sont rendues sur le site occupé par le futur musée, au cœur de la médina de la ville, non loin du Mellah et du cimetière juif, à l’occasion de la visite de terrain effectuée par une délégation israélienne menée par Raz Samira, directrice de la fondation des musées d’Israël.
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Aux côtés de cette délégation, on retrouve Mehdi Qotbi, président de la Fondation nationale des Musées du Maroc qui avait signé la veille, au Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain de Rabat, une convention avec son homologue israélienne afin d’établir des passerelles entre les deux pays.
«Ça me semble couler de source et normal que nous puissions aujourd’hui établir cette passerelle indestructible qui est la culture pour pouvoir bénéficier du savoir-faire acquis par les musées israéliens», explique à ce sujet Mehdi Qotbi à la chaîne i24, très inspiré par sa visite en Israël dont il retient notamment le savoir-faire en matière de création de laboratoires de restauration et de préservation des œuvres.
Si ce projet de musée de la culture juive ne laisse pas insensible, c’est aussi et surtout, comme l'indique le reportage, car il est «financé par l’Etat marocain, une toute première dans le monde arabe».
Cette symbolique très forte n’a pas échappé à Philippe Cohen, collectionneur d’art israélien originaire de Meknès, et cheville ouvrière de ce pont culturel établi entre les deux pays.
Invité sur le plateau de l’émission consacrée par i24 à ce sujet, celui-ci souligne ainsi le caractère «hyper-symbolique» de ce lieu consacré à «la fraternité des peuples qui ont vécu» ensemble. Et de remercier au passage le Roi Mohammed VI d’avoir non seulement initié ce projet mais d’avoir aussi rénové et restauré les cimetières juifs du pays, au même titre que l’ensemble de la médina de Fes, classée au patrimoine de l’Unesco. Un programme qui, précise-t-on, «comprend aussi une rénovation des édifices et des lieux de culte juifs». Tout un symbole pour la communauté juive marocaine qui compte trois mille âmes, «la plus importante d’Afrique du Nord», est-il rappelé.
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Philippe Cohen considère, en tant qu’amateur d’art et collectionneur «très proche des institutions muséales israéliennes depuis longtemps», que «tout juif marocain ne peut qu’être heureux de ces accords de paix», et souligne au passage que la décision du Roi Mohammed VI de mettre en avant la culture juive marocaine, avec notamment la construction ce musée à Fès, a été prise en amont du rapprochement diplomatique entre les deux pays.
Car avec le musée du judaïsme de Casablanca mais aussi Bayt Dakira à Essaouira, le Maroc n’en est pas à sa première initiative du genre, sans compter rappelle-t-on, les constantes amazighes et juives inscrites dans la Constitution de 2011.
Enfin, s’agissant de la programmation du futur musée de la culture juive de Rabat qui entrera dans le giron de la FNM, «il y aura une collection d’objets judaïques», annonce Philippe Cohen, ainsi que très certainement «un parcours où l’on montrera surtout comment les communautés juives et arabes ont vécu main dans la main, et surtout à Fes, car le choix de cette ville n’est pas anodin».