Quel est le rôle joué par les médias dans la propagande terroriste? C’est une question épineuse qui se pose avec acuité –dans les médias– depuis l’intensification des attaques terroristes à travers le monde. Faut-il publier les photos des attentats et des terroristes, et leur permettre ainsi de se glorifier? Faut-il relayer les menaces lancées contre des pays et prendre ainsi le risque de véhiculer à travers le monde un appel à prendre les armes contre des civils?
Toutes ces questions se posent dans toutes les rédactions du monde depuis que la presse s’est rendu compte que l’une des principales armes du terrorisme est la communication, à la fois pour recruter et grossir ses rangs à travers le monde, et pour semer la terreur à travers la médiatisation des attentats commis et l’horreur des massacres.
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Mais cette responsabilité, censée être chevillée à la conscience de tout journaliste et média qui se respecte, a visiblement complètement échappé au quotidien français de référence Le Monde et à sa journaliste et reporter dans les camps du Polisario.
En effet, dans un article publié le 23 janvier et relatant la réélection de Brahim Ghali à la tête du Polisario, lors de son 16ème congrès en Algérie, la journaliste a tendu son micro à plusieurs membres du mouvement séparatiste afin que ceux-ci y expriment leurs griefs et desseins contre le Maroc. Parmi ceux-ci, un témoignage en particulier n’aurait jamais dû être publié tant la dangerosité de sa teneur ne saurait être relayée. Le soi-disant «directeur de la jeunesse» du mouvement séparatiste y expose ainsi la meilleure des stratégies, selon lui, pour s’attaquer au Maroc, en appelant à viser certaines de ses infrastructures. Ce terroriste qui ne cache pas ses ambitions meurtrières a également profité de cette médiatisation inespérée dans les colonnes de l’un des principaux médias français pour appeler au recours à des attentats-suicides dans les villes du Sahara atlantique.
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Dans le texte, et puisque le mal est fait, cela donne comme rapporté par Le Monde: «Nous ne devons pas attaquer seulement le mur, mais nous en prendre aux infrastructures économiques du Maroc pour l’empêcher de profiter de nos ressources. Les Sahraouis des territoires occupés doivent prendre part au conflit. Nous devons peut-être envisager de compter sur des kamikazes. Nous devons utiliser toutes nos cartes». On a beau écarquiller les yeux pour se rendre à l’évidence, il faut bien admettre que c’est un appel à des attentats kamikazes contre des civils dans les provinces du Sud qui est diffusé dans Le Monde.
Comment de tels propos ont-ils pu être publiés? Ni la liberté d’expression ni celle de la presse ne sauraient cautionner la médiatisation de cet appel à perpétrer des attentats terroristes sur le sol marocain. En procédant de la sorte, le journal Le Monde se rend complice des projets meurtriers du Polisario et devra assumer une part de responsabilité si ces funestes projets venaient à s’accomplir.