La tradition des farces du 1er avril, qui se résume dans sa version bon enfant à un poisson en papier qu’on vous accroche dans le dos, remonterait à l’Antiquité, lorsque les Grecs célébraient le dieu du rire et de la raillerie, Momos. Cette célébration, qui était l’occasion de s’adonner à toutes sortes de farces, a été reprise par les Romains qui célébraient quant à eux les Hilaria, le 25 mars. Au cours de ces festivités romaines, les blagues et les canulars étaient de rigueur.
Pour ce qui en est de l’expression «poisson d’avril», elle daterait quant à elle de la fin du Moyen Âge. Au XVème siècle, on désigne dans les poésies sous l’appellation de poisson d’avril un jeune garçon chargé de porter les billets doux de son maître à une femme ou encore un serviteur que son maître envoie faire des courses inutiles.
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Il faudra attendre le XVIIème siècle pour que l’expression désigne une blague faite le 1er avril. Le dictionnaire de l’Académie française retiendra alors en 1718 que donner un poisson d’avril signifie «obliger quelqu’un à faire quelque démarche inutile pour avoir lieu de se moquer de lui».
Quel lien y a-t-il entre un poisson et des farces? Il n’y a pas de réponse claire à cette question, si ce n’est que la tradition des poissons d’avril est célébrée dans les pays francophones et en Italie, tandis que dans les autres pays, on fait des farces, mais sans recourir à l’expression «poisson d’avril». Ainsi, dans les pays anglophones, on parle plutôt de «April Fool» (Idiot d’avril).
D’un pays à l’autre, les farces prennent des allures différentes, mais si aux Pays-Bas on jette des harengs sur les gens, ou de la farine au Portugal, c’est encore en Irlande que la tradition des farces d’avril se rapproche le plus de la définition qui en est faite au XVIIème siècle. Ce jour-là, on envoie quelqu’un porter une lettre où il est écrit «envoyez cet idiot à quelqu’un d’autre», de telle sorte que le porteur du message est envoyé d’une personne à une autre.