Le Marocain Amine Bendriouich au top 100 des créateurs les plus influents au monde

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Créateur de mode, Amine Bendriouich a été sélectionné par la célèbre publication américaine Vogue et figure dans son top 100 des créateurs les plus influents et révolutionnaires au monde. Une consécration bien méritée pour ce Marocain.

Le 07/09/2018 à 08h59

C’est dans la section Street style de ce classement prestigieux, publié sur Vogue.com, qu’Amine Bendriouich s’est imposé parmi les créateurs les plus influents du moment. Un rêve d’enfant qui se réalise pour ce styliste de talent qui n’aime pas les adjectifs pour définir son style, comme il l’a expliqué aux journalistes du magazine. Sa touche: des vêtements unisexes, pour tous.

Dans cette interview, Amine Bendriouich a expliqué qu’il a commencé à dessiner des vêtements féminins dans le but de rencontrer des filles, lui qui ne pouvait pas en inviter. Il a ensuite continué en créant ses propres vêtements car il n’avait pas la liberté de choisir ceux que lui achetaient ses parents, aux moments de la rentrée scolaire ou du Ramadan.

Il a ensuite lancé sa propre ligne en 2008, et s’est alors inscrit dans une nouvelle vague de penseurs et de créateurs marocains, qui gravitent notamment autour de l’artiste photographe Hassan Hajjaj, lequel l’a souvent photographié avec ses créations. 

La touche Bendriouich, c’est aussi une vision unique de traditions marocaines qu’il a détournées à sa manière, en brouillant les codes et en gommant limites et tabous.

Pour expliquer sa démarche, Bendriouich n’hésite pas à citer la Sunna (la parole du Prophète), notamment cette histoire d’un homme et de son épouse, si pauvres qu’ils ne possédaient qu’un seul vêtement à eux deux. Quand arrivait l’heure d’aller à la mosquée, la femme restait à la maison, dévêtue, jusqu’à ce que son mari revienne. Elle s’habillait ensuite de ce même vêtement pour se rendre à son tour à la mosquée.

«Le prophète n’était pas choqué par cet homme portant le même vêtement que sa femme ; il était triste qu’ils soient dans une telle situation de manque», explique le créateur à Vogue.com. Et de poursuivre: «ce qu’ils portaient n’importait pas. Alors pourquoi est ce que cela compte autant aujourd’hui?»

Par Zineb Ibnouzahir
Le 07/09/2018 à 08h59