Le gheyat et le neffar avaient pour rôle d’annoncer le premier jour du mois sacré. Tous deux faisaient leur apparition le dernier jour de Chaâbane, après la prière d’Al Ichaa pour chanter des mélodies du haut des minarets.
Sans télévision ni nouvelles technologies, guetter l’apparition du croissant de lune était une tâche ardue pour la population qui s’en remettait donc au gheyat et au neffar.
Chaque soir du mois de ramadan, gheyat et neffar sillonnent les rues de leur quartier, après l’heure du ftour, chantant de douces mélodies au son de leur instrument. On les écoute de la fenêtre, on les hèle pour leur donner de l’argent, de la nourriture ou un cadeau… une manière de leur témoigner notre reconnaissance.
Les mélodies jouées par ces deux musiciens du ramadan ne résonnent plus aujourd’hui que dans certains vieux quartiers des grandes villes, et dans les médinas où subsiste encore l’esprit des traditions.