Les craintes se multiplient à l’égard des pays émergents. Si la Chine semble la seule capable de tenir son bras de fer commercial avec les Etats-Unis, on ne peut pas en dire autant d’autres pays. Dans son édition en ligne, Capital explique que "les pays comme la Turquie ont pâti de la tendance haussière du dollar; leur endettement en devise américaine a en effet fortement augmenté ces dernières années, alourdissant mécaniquement le poids du remboursement". Cela s’est traduit par la baisse de nombreux indices actions et monnaies du monde émergent.
Si le MSCI Emerging Markets baisse de 12% depuis le début de l’année, l’indice turc, lui, chute de 18% depuis fin 2017. Dans le même sillage, "les monnaies aussi variées que la livre turque, le ringgit malais, les roupies indienne et indonésienne, ainsi que le rand sud-africain et le réal brésilien ont souffert ces derniers mois", écrit Capital. Ce qui laisse planer de gros doutes sur bon nombre de pays, avec à leur tête l’Afrique du Sud et le Brésil. D’ailleurs, la situation dans l’ancienne colonie portugaise est jugée "préoccupante". La croissance du pays ne devrait pas retrouver de vigueur pour le restant de l’année, elle qui est déjà au ralenti depuis début 2018. Ceci dit, le Brésil, qui sort tout juste de récession, a fait des efforts ces derniers temps, sauf qu’une "poursuite de la défiance des investisseurs pourrait bien le faire replonger dans la crise". L’indécision autour de l’élection présidentielle à venir n’aide pas non plus.
L’Afrique du Sud, quant à elle, est décrite comme un pays fragile et en récession. Sa monnaie, le rand, a d’ailleurs fortement chuté. Le PIB s’est ainsi réduit de 0,7% au deuxième trimestre. Sur le semestre, le pays affiche une récession de 2,6%. "Fortement endetté en dollars, le pays a un important besoin de financements extérieurs, qui font malheureusement défaut". Ceci dit, le journal estime les fondamentaux de l’Afrique du Sud et du Brésil plus solides que ceux de la Turquie.
La Chine et l’Inde, qui sont jugées comme étant les locomotives de la croissance mondiale, "toussent" et donnent des signes de faiblesse. La crainte, aujourd’hui, est que les turbulences dans les pays émergents finissent par plomber les Bourses occidentales.