«Malheureusement, depuis notre lancement au Maroc il y a bientôt trois ans, nous n’avons pas eu de clarté sur l’intégration des applications comme Uber au modèle de transport existant. C’est pour cela que nous prenons la décision difficile de suspendre notre activité au Maroc». C’est dans ces termes que ce leader mondial annonçait son départ du Maroc, en 2018, indique le magazine Challenge, précisant que, six années après, la situation n’a guère changé.
Ceci a cours, explique l’hebdomadaire, alors que «de nombreux autres opérateurs (Indrive, Careem, Yango, Yassir, etc.) se sont installés, évoluant, techniquement, dans une quasi-clandestinité, alors même que leurs publicités sont partout, de l’affichage à la radio, en passant par la Toile».
Populaires, «les applications VTC comblent un véritable manque, notamment face à une offre de transport en taxis qui s’est fortement détériorée au fil des années», alors même que «l’offre des VTC semble se positionner comme une lueur d’espoir, apportant sérénité dans une société avancée où la mobilité est devenue une nécessité», indique le magazine dans une analyse dédiée.
Sauf que, précise Challenge, «la question de la résistance, farouche, du secteur des taxis au Maroc n’est pas encore tranchée et la loi ne protège pas les opérateurs VTC. Si les taxis ont historiquement bénéficié d’un monopole de fait pour le transport urbain et péri-urbain des voyageurs, le secteur a été révolutionné à travers le monde par diverses applications, qui proposent des avantages non négligeables, comme la possibilité de réserver son trajet en ligne et de bénéficier d’une certaine qualité de service».
«L’absence d’un cadre légal est pénalisante à plus d’un titre. À commencer par l’absence de couverture dans certaines zones. Pour l’instant, la plupart des entreprises de transport ne sont actives qu’à Rabat, Casablanca, Marrakech et Tanger», décrit le magazine.
À cette situation, «s’ajoute le fait que certains opérateurs deviennent un fardeau pour les citoyens», car pour Challenge, «en effet, certains conducteurs indépendants, aux heures de pointe, pratiquent une spéculation sans limite, faisant flamber les tarifs sous prétexte de la rareté des taxis rouges. Pour une course moyenne de 40 dirhams, certains clients peuvent se retrouver à payer deux fois, voire trois fois le prix habituel», écrit-on.
De plus, «certains conducteurs n’hésitent pas à faire de fausses annonces sur le type de véhicule en fonction du tarif de la course. Par exemple, pour une course «confort» censée être réalisée avec un véhicule haut de gamme, il peut arriver qu’un conducteur arrive avec un véhicule standard», remarque le magazine selon lequel, «bien que l’émergence de ces acteurs facilite aujourd’hui la mobilité, il est important, comme pour les taxis, de définir un cadre réglementaire adéquat pour réguler ce secteur en plein développement».
C’est d’ailleurs là «l’un des points figurant dans le cahier des charges relatif à l’organisation par le Maroc du Mondial 2030», conclut l’hebdomadaire dans cette analyse.