Villes sans bidonvilles: un programme à revoir?

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Revue de presseKiosque360. Le nouveau ministre étudie les lacunes du programme de relogement «Villes sans bidonvilles» et réfléchit à de nouvelles pistes pour répondre aux problèmes des démarches opérationnelles.

Le 20/05/2018 à 23h21

Le ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, Abdelahad Fassi-Fehri, réfléchit à une redéfinition des démarches opérationnelles du programme «Villes sans bidonvilles». C’est ce qu’affirme le quotidien L’Économiste dans son édition du lundi 21 mai, assurant que ce programme, qui vise à nettoyer les villes des habitations insalubres, donne du fil à retordre aux pouvoirs publics, notamment dans les grandes villes, et ce, malgré les efforts consentis par ces dernières.

«L’exode rural et la croissance démographique entraînent des changements radicaux au niveau de l’organisation sociale et spatiale des agglomérations urbaines. L’habitat insalubre affecte négativement le paysage urbain dans la plupart des villes», avance Abdelahad Fassi-Fehri. Ce dernier est obligé de revoir le système, car tous les efforts réalisés n’arrivent pas à venir à bout des bidonvilles. Pire, dans certaines villes, les bidonvilles augmentent et l’habitat insalubre prolifère.

Le quotidien rappelle que le programme a été lancé en 2004 et devait s’achever en 2012. En 2018, seulement 58 villes sur 85 ont été assainies. En ce qui concerne les villes où le programme est toujours en cours, l’état d’avancement varie entre 50% et 75%, écrit l’Économiste. Au total, se sont 251.000 ménages qui ont bénéficié du programme de relogement, soit 66% des familles concernées, à savoir 388.400.

Le journal apporte une précision de taille. «Ce taux aurait pu dépasser les 100% si le nombre initial de ménages était resté constant». En fait, la population cible de ce programme a augmenté de 56%, à en croire le journal, ce qui reflète une prolifération continue du nombre de bidonvilles. Et cela est dû au laxisme dans le circuit de contrôle qui n’est toujours pas verrouillé.

L’Économiste va jusqu’à dire que certains agents de l’autorité locale profitent d’un business lucratif moyennant l’accès à ce programme à de nouveaux arrivants. Le tarif varie entre 10.000 et 50.000 dirhams. Cela est conjugué à l’absence sur le marché de produits immobiliers adaptés aux ménages à faible revenu.

Par Fayza Senhaji
Le 20/05/2018 à 23h21