Vidéo. StudioLe360. Coopération, Covid-19, El Guerguerat: entretien avec l’ambassadeur du Japon au Maroc

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Invité de l’émission Studio Le360, l’ambassadeur du Japon au Maroc passe en revue l’état de la coopération entre son pays et le Maroc. Shinozuka Takashi nous parle aussi des derniers développements dans la zone d’El Guerguerat ainsi que de l’expérience japonaise dans lutte contre le Covid-19.

Le 18/11/2020 à 17h59

«Le Maroc et le Japon entretiennent d’excellentes relations. L’année prochaine, nos deux pays fêteront le 65e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques», se félicite l’ambassadeur du Japon au Maroc. En effet, une longue histoire réunit l'Empire du Soleil Levant et le Royaume du Maroc, marquée par une amitié profonde entre la famille royale marocaine et la famille impériale japonaise.

En poste à Rabat depuis janvier 2020, Shinozuka Takashi est convaincu que les relations économiques entre les deux pays ne peuvent que s’amplifier davantage tant le potentiel existant de part et d’autre est considérable et mérite d’être exploité à sa juste valeur.

«Le Royaume a été et continuera à être un partenaire exceptionnel du Japon en Afrique. Dans la région MENA, le Maroc est une valeur sûre. La stabilité politique sous la conduite du Roi Mohammed VI, la proximité avec l’Europe, une main d’œuvre qualifiée, etc. Le Maroc a énormément d’atouts pour attirer les investisseurs étrangers», souligne l’ambassadeur japonais.

Shinozuka Takashi se félicite de l’émergence d’une nouvelle étape dans la coopération, qu’illustre l’intensification des échanges de visites entre les responsables gouvernementaux et les hommes d’affaires des deux pays.

Longtemps axé sur l’aide au développement (à travers l’agence nippone JICA), la coopération entre Rabat et Tokyo évolue vers un partenariat économique gagnant-gagnant, orienté vers l’investissement et le commerce.

Vis-à-vis du Japon, le Maroc exporte l’équivalent de 3 milliards de dirhams de biens et de services (essentiellement des produits de la pêche et des engrais) et importe environ 2 milliards de dirhams (principalement des voitures et des machines).

«Nous pouvons faire mieux», soutient Shinozuka Takashi, en précisant que les voitures japonaises importées d’Europe n’apparaissent pas dans les statistiques de la balance commerciale bilatérale.

L’ambassadeur japonais se réjouit de la signature en janvier dernier de deux conventions concernant, d’une part, la promotion et la protection de l’investissement et, d’autre part, la non double-imposition sur le revenu, et la lutte contre l’évasion et la fraude fiscales.

«Ces conventions ont été approuvées en conseil des ministres le 6 juillet, puis adoptées par la commission des affaires étrangères à la chambre des représentants», explique Shinozuka Takashi. Ces deux instruments juridiques permettront d’insuffler une nouvelle dynamique aux relations économiques bilatérales et de renforcer la présence du secteur privé japonais au Maroc, actuellement représenté par 72 entreprises, dont les sept Majors de l’industrie automobile, de l’énergie, de la chimie, de la banque et de la logistique.

Le représentant de la diplomatie nippone regrette toutefois de ne pouvoir avancer sur de nouveaux dossiers d’investissements à cause de la pandémie du Covid-19, d’autant, nous confie-t-il, que certaines maisons de commerces japonaises (comme Sōgō shōsha) ont dû quitter le Maroc sur instruction de leur siège.

Interrogé sur le secret derrière la résilience du Japon face au coronavirus, Shinozuka Takashi souligne que son pays n’a pas eu besoin d’imposer le confinement total et s’est contenté de décréter l’état d’urgence sanitaire, en demandant à la population de respecter les gestes barrières.

«Au Japon, nous avons l’habitude de porter le masque en hiver. Laver ses mains et se gargariser font également partie des habitudes d’hygiène que les parents apprennent aux enfants dès leur jeune âge».

Le Japon affiche aujourd’hui l’un des meilleurs bilans de la lutte contre la pandémie: un total de 120.000 cas positifs, dont 13.000 actifs et 1.900 décès, pour une population de 120 millions d’habitants.

Par Le360
Le 18/11/2020 à 17h59