Vidéo. Moulay Hafid Elalamy: «le premier enjeu est la souveraineté alimentaire du Royaume»

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Dédiée à l’agroalimentaire, la deuxième édition des Rendez-vous de l’Industrie s’est tenue ce mardi 8 juin 2021, à l’initiative du ministère de l’Industrie et du commerce. L’occasion de faire le point sur les principales réalisations du secteur dans le cadre du Plan d’accélération industrielle (PAI) et sur les perspectives de son développement.

Le 08/06/2021 à 11h43

Le Maroc compte aujourd’hui 2.100 entreprises opérant dans le secteur agroailemntaire, employant 161. 671 personnes et représentant un chiffre d’affaires (CA) de 161 milliards de dirhams (24% du CA industriel), un CA à l’export de 32,8 milliards de dirhams (15% des exportations industrielles) et une valeur ajoutée estimée à 39 milliards de dirhams (25% du PIB industriel).

«Le secteur a joué un rôle incroyable pendant la pandémie (…) Au Maroc, nous n’avons absolument manqué de rien et la raison essentielle est que nous avons des opérateurs dans ce secteur d’un nationalisme du plus haut niveau, qui ont retroussé leurs manches et travaillé jour et nuit», s'est félicité Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie et du commerce.

Saluant la mobilisation des opérateurs et la résiliation dont ils ont fait preuve au cours de la pandémie, le ministre a tenu à préciser que leur mission d’assurer un approvisionnement sans rupture dans toutes les régions du Maroc et dans des conditions sanitaires optimales, conformément aux hautes instructions royales, n’a pas été simple.

«La Covid avait coïncidé avec la campagne agricole, qui représente un temps fort de notre activité (…) Nous avions pour défi de gérer les opérations de façon intelligente. Nous avons misé sur la digitalisation et sur la coordination avec les ministères et les partenaires et toutes les difficultés ont pu être dépassées», témoigne de son côté Mohamed Fikrat, PDG de Cosumar.

S’agissant du Plan d’accélération industrielle (PAI), le bilan révélé ce mardi 8 juin fait état de plus de 91.058 nouveaux emplois créés durant la période 2014-2020, plaçant le secteur parmi les principaux pourvoyeurs d’emplois industriels.

Même tendance pour les exportations qui ont connu une croissance de plus de 40% durant cette période passant de 23,4 MMDH en 2014 à 32,8 MMDH en 2020. Une performance confirmée par les résultats enregistrés par les 7 filières (valorisation des fruits et légumes frais, industrie des pâtes et couscous, industrie de l’huile d’olive, industrie des viandes, transformation des fruits et légumes, industrie laitière et biscuiterie chocolaterie et confiserie) qui font l’objet du contrat-programme 2017-2021.

Dans le cadre de celui-ci, 283 investissements, répartis sur toutes les régions, d’un montant global de 8 MMDH, sont actuellement en cours d’accompagnement à travers les mécanismes du Fonds de développement industriel et d’investissement (FDII), et le Fonds de développement agricole (FDA). Ils devraient permettre de générer à terme plus de 21.290 emplois, un CA de 23,5MMDH et un CA à l’export de 6,9MMDH.

Nombre de projets, nés dans le secteur de l’agroalimentaire, ont été réalisés dans le cadre de la banque de projets, lancée par le ministère de l’Industrie, en septembre dernier, pour la substitution de l’importation par la fabrication locale.

A ce jour, 122 projets d’investissement dans le secteur agroalimentaire, d’un montant global de 3,7 MMDH, ont été validés. Permettant de générer plus de 13.000 emplois, ces investissements représentent un chiffre d’affaires potentiel de 5,1 MMDH et de 2,1 MMDH à l’export. En d’autres termes, le Maroc n’aurait plus à importer 5 MMDH et exporterait 2MMDH de plus. La balance commerciale du Maroc gagnerait alors 7 MMDH.

Pour soutenir cette dynamique, le marché local représente un levier de développement certain pour l’agroalimentaire. «On ne fera pas de développement agroalimentaire sans que le consommateur ne continue à prendre conscience que son pays est capable de produire largement ce dont il a besoin avec les qualités qu’il souhaite», a insisté MHE.

Les Grandes et moyennes surfaces (GMS) sont appelées à jouer un rôle capital dans ce «stimulus». Le ministère de l’Industrie a travaillé avec le Groupe Marjane sur le développement de son sourcing local auprès des opérateurs nationaux. «Nous avons établi un plan d’action et des objectifs dans le cadre d’une action volontariste et pédagogique de sourcing local auprès de l’agroalimentaire et du textile marocains avant de passer à d’autres secteurs», a souligné le PDG du Groupe Marjane, Ayoub Azami, ajoutant que cette initiative a bien montré le pouvoir d’adaptation des industriels marocains en termes de transformation et de substitution.

Pour exploiter au maximum le «Made in Morocco» et surtout le valoriser, le secteur devra accélérer la cadence de sa dynamique pour relever les défis auxquels il fait face. «Le premier enjeu est la souveraineté alimentaire du Royaume. Conformément aux Hautes Orientations Royales, nous nous attelons à travailler sur notre indépendance alimentaire», a déclaré le ministre.

Et Moulay Hafid Elalamy d’ajouter: «notre slogan, c’est que nous sommes capables de produire mieux et moins cher chez nous avec de la main d’œuvre marocaine. Ce produit national made in Morocco doit prendre toute sa place», a-t-il conclu, appelant à l’amélioration de la logistique du secteur et à optimiser les plateformes.

Par Ayoub Khattabi
Le 08/06/2021 à 11h43