La conférence inaugurale de l’application My CFCIM de la Chambre française de commerce et d’industrie au Maroc a été marquée par l’intervention de nombreux invités de marque. L'occasion de faire le point sur la relance de l'économie marocaine.
Interrogé sur les clés de la relance économique au Maroc, l’ancien ministre Driss Benhima a salué les décisions prises par l’Etat: "l’Etat a facilité l’octroi des crédits pour soutenir la trésorerie des entreprises qui n’ont connu qu’un creux dans leur trésorerie, dû à la perte de leur chiffre d’affaires sur quelques mois et je pense que l’ensemble des mesures qui ont été prises répondent à la question".
Selon lui, les secteurs les plus touchés, dont la reprise se fera de manière plus lente et où le «pronostic vital» est engagé, les aides de l’Etat seront plus conséquentes.
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"Dans ce cas, les aides de l’Etat, qui seront des aides plus importantes et directes, doivent être conditionnées par l’engagement des secteurs à opérer leur transformation sociale en vue de rendre leur secteur plus formel qu’il ne l’a été auparavant", explique celui qui a été le PDG de RAM pendant plusieurs années, et qui voit en cette crise une occasion pour l’Etat de forcer certains secteurs économiques à se structurer.
"Ces aides de l’Etat ne doivent pas seulement servir à maintenir en vie les entreprises, mais aider à celles-ci à devenir plus performantes, plus modernes. Maintenant, dans une économie libérale, la clé du succès reste aux mains des chefs d’entreprises. L’Etat peut faciliter l’environnement mais il ne peut pas se substituer à la créativité et à l’efficacité des directeurs d’entreprises", a encore expliqué Driss Benhima. Interrogé sur la loi de finances rectificative, l’ex-ministre n’a pas souhaité répondre.
Autre invité de marque à la conférence, le Consul général de France à Casablanca, Serge Mucetti. Questionné sur le rôle que pourrait jouer la relation entre le Maroc et la France, le consul a indiqué que "la France a un rôle éminent à jouer au Maroc, comme elle le fait indépendamment de la crise pour épauler l’économie marocaine. La proximité que nous avons est un atout et elle constitue un élément de la complémentarité de nos deux économies. Il nous faut également situer notre intervention dans un cadre plus large, le cadre européen, et voir comment tous les grands enjeux pourront être pris en compte par le Maroc, la France et l’Union Européenne".
En effet, et comme l’a rappelé Ahmed Réda Chami, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) lors d'une intervention à distance, "les chaînes de valeurs mondiales vont être revisitées, reconfigurées, après le Covid. Beaucoup de productions qui se faisaient loin, dans d’autres pays comme la Chine, vont être rapatriées soit dans les pays eux-mêmes ou dans la région, et je pense que le Maroc peut être une terre d’accueil, une plateforme d’investissement pour toutes ces industries qui vont devoir se relocaliser plus près de l’Europe". Ahmed Réda Chami a souligné, au passage, le rôle qu’aurait à jouer la Chambre française de commerce et d'industrie dans ce processus.
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A ce titre, la CFCIM, à travers la création de l’application My CFCIM, apporte un outil de travail et d’accompagnement pour les entreprises, qu’elles soient affiliées ou non à cette organisation.
Le président de la CFCIM, Jean-Pascal Darriet, a indiqué que la plateforme de relance économique de la CFCIM est née d'un partenariat entre des entreprises publiques et privées.
Cette application permettra aux entreprises d’identifier plus facilement leurs clients, d’entrer en contact avec les différentes entreprises, d’accéder plus facilement à une multitude d’informations, permettant leur accompagnement pendant cette période de transition.
"Les utilisateurs vont pouvoir établir des relations concrètes entres leur entreprises et les clients qu’ils ont identifié, accéder à des informations sur les divers mécanismes pour accéder à une trésorerie plus abondante par exemple. Dans l’activité commerciale et économique, ce dont on a besoin, c’est établir des circuits courts, de travailler sur un foisonnement d’idées et de relations et cette plateforme, c’est avant tout cela", a-t-il expliqué, tout en rappelant que les entreprises ont grand besoin d’accélérer les flux d’accès aux savoirs, aux marchés, ainsi que l’accès à des compétences leur permettant de mettre en œuvre les transformations nécessaires, notamment la transformation digitale.