Le démenti est catégorique de la part du président de l’association nationale des producteurs de viandes de volailles (APV) concernant les images qui ont circulé sur les réseaux sociaux.
«Je ne sais pas d’où sortent ces images mais elles ont été fabriquées, je pense que ce n’est même pas au Maroc», indique Ahmed Addioui.
Lui même éleveur, le président de l’APV explique que le secteur n’a pas été vraiment impacté par les fortes averses enregistrées ni par la vague de froid.
«La pluie qui est tombée est très importante pour le Maroc. Le secteur avicole n’a pas été impacté sauf dans certains endroits où les routes étaient bloquées et donc les éleveurs n’ont pas pu se fournir en aliments pour volailles. D’autres ont éprouvé des difficultés à livrer leurs marchandises. Mais cela n’a pas impacté le prix de vente», indique Ahmed Addioui.
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Pour lui, le secteur fait face à une augmentation importante des aliments pour volailles et cela pourrait devenir problématique sur le long terme.
«Actuellement, le coût de production se situe entre 12 et 12,50 dirhams parce que le prix des aliments a fortement augmenté, entre 25 et 30 centimes, voire 50 centimes chez certaines sociétés. Cela peut devenir problématique pour le secteur avicole», confie le président de l'APV.
En effet, le prix de vente des volailles est régi par l’offre et la demande du marché et non par le coût de production supporté par les éleveurs.
La vague de froid, quant à elle, n’a pas d’impact particulier sur les élevages, si certains aménagements sont faits par les éleveurs.
«Quand les poussins sont encore petits, il faut de la chaleur pour leur croissance. Si nous avions l’habitude de les laisser au chaud 15 à 21 jours, quand il fait froid c’est sur une période plus importante allant de 1 mois à 1 mois et demi. Si ce processus n’est pas respecté, ils n’atteindront pas le bon poids ou la bonne taille», explique Addioui.
La température joue un grand rôle au sein d’un élevage avicole, rappelle Abderahman Riadi, secrétaire général de l’association nationale des producteurs de viandes de volailles.
«La température idéale pour le développement des poulets est d’environ 24 degrés. Les hausses et les baisses de température provoquent un stress chez l’animal; il faut donc que les bâtiments d’élevage soient bien isolés. Il faut que les écuries soient équipées de chauffages pour remonter la température quand il fait trop froid. Si les volailles ont froid, la productivité baisse et la consommation d’aliments augmente. Le froid n’a donc pas d’impact sur le prix de vente mais plutôt sur le coût de production. Les fortes chaleurs, en revanche, oui, parce que ça tue les animaux et provoque une chute de l’offre», explique Riadi.