Vidéo. "Digital Act by Inwi": e-commerce et m-commerce, où en est le Maroc?

le360

Le 03/12/2019 à 18h38

VidéoPour le 3e colloque du cycle de conférences "Digital Act" organisé par Inwi, tenu ce mardi 3 décembre à Casablanca, plusieurs intervenants se sont réunis pour faire un état ds lieux du e-commerce et du m-commerce au Maroc. Moyens, freins, et problématiques? Voici ce qu’en pensent plusieurs experts.

Manque de confiance des consommateurs, offres insuffisantes, difficultés logistiques et pénurie en ressources humaines: voici les principales limites au développement du e-commerce et du m-commerce, citées par les experts présents à cette rencontre, et ces freins entravent leur développementau Maroc, pourtant considéré parmi les pays les plus connectés au monde.

"Du e-commerce au m-commerce, quels nouveaux modèles pour le commerce numérique ?": c'est autour de cette question que plusieurs experts ont planché, ce mardi 3 décembre à Casablanca, dont Sarrakh Rachid, directeur du commerce et de la distribution au ministère de l’Industrie et de l’Economie verte et numérique, Amine Mounir Alaoui, président de la commission "e-commerce et entreprises" à la CGEM, mais aussi plusieurs professionnels dans ces deux domaines.

Karim Debbagh, directeur général de Glovo, Safae Hamdani, Chief digital Officer chez Inwi, et Ghizlane Tazi Moudden, engagement manager chez Mckinsey, ont répondu à plusieurs questions de l'assistance liées au retard du développement de ce mode de transactions au Maroc et ont proposé des solutions à même de dynamiser les échanges commerciaux digitaux. 

L’habitude de s'acquitter de leurs transacions en cash des Marocains ralentit en effet le processus du passage au m-commerce ou paiement par mobile.

La question du faible taux d'inclusion bancaire a également été soulevé par les experts présents, qui ont rappelé que "seulement 41% des Marocains disposent d’un compte bancaire". Un taux qui stagne depuis des années, empêchant ainsi des transactions financières efficace. "Plusieurs Marocains utilisent leurs cartes bancaires uniquement pour faire des retraits depuis des guichets, et ensuite paient en cash", a expliqué l'un des membres de ce panel. 

"En l’absence d’une véritable culture digitale, il est difficile de faire avancer le e-commerce, qui représente 5 milliards de DH, face aux 300 milliards que génère le commerce physique au Maroc", explique Ghizlane Tazi Moudden, engagement manager chez Mckinsey. 

En effet, contrairement à d’autres pays en Afrique, tel que le Kenya ou le Nigéria, qui favorisent le e-commerce au commerce physique, les consommateurs au Maroc restent particulièrement soucieux de la sécurité des transactions digitales, et préfèrent payer en cash dans une "boutique physique" au lieu de se fier à une transaction effectuée sur Internet.

Y a-t-il des vides juridique, et sécuritaire? Rachid Sarrakh, directeur du commerce et de la distribution au ministère de l’Industrie et de l’Economie verte et numérique, assure, de son côté, que "plusieurs efforts ont été faits dans ce sens avec l'élaboration de lois pour recadrer l’activité commerciale éléctronique et protéger les consommateurs".

Selon Amine Mounir Alaoui, président de la commission "e-commerce et entreprises" à la CGEM, l’Etat pourrait participer de façon efficace à instaurer le m-commerce dans l'esprit des Marocains, en les obligeant à payer leurs impôts, leurs taxes, voire leurs frais aux péages autoroutiers, et de s'acquitter de bien d'autres services publics via leur téléphone mobile.

Malgré une grande volonté tant de la part de l'Etat que des entreprisesdu secteur privé, l'implication des citoyens et leur envie de changer leurs habitudes dans le paiement de leurs transactions restent néanmoins indispensables pour faire avancer le e-commerce, et l'instaurer dans l'esprit de tous. Et, pourquoi pas, évoluer vers de plus en plus de m-commerce au Maroc.

Par Lamiae Belhaj Soulami et Khadija Sebbar
Le 03/12/2019 à 18h38