Viandes rouges: les raisons de la hausse des prix

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Revue de presseKiosque360. Ces derniers mois, le prix de la viande rouge a connu une hausse de près de 20% et le kilo de bœuf ou du mouton pourrait franchir prochainement la barre des 100 dirhams. En cause, la hausse des intrants nécessaires à l’engraissement des animaux. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Eco.

Le 05/10/2022 à 22h45

En trois mois, le prix du kilo de viande rouge a grimpé de 15 à 20% en moyenne. Pour une denrée de qualité, il faut débourser entre 70 et 75 DH/kg. «À ce rythme, il ne faudrait pas être surpris d'atteindre les 100 DH/kg», prévient M’hammed Karimine, président de la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (FIVIAR), cité par Les Inspirations Eco dans son édition du 6 octobre. En cause, la hausse des intrants nécessaires à l’engraissement des animaux.

«Le prix de l’orge a grimpé de 2 à 5 dirhams à un certain moment de l’année», explique Karimine, notant qu’avec l’étiolement du couvert végétal (avec une disponibilité de 20% comparé à une année normale), les éleveurs n’ont jamais été aussi dépendants des matières grasses qui occupent 90% des alimentations de leurs animaux. Ceci, alors que la production des viandes rouges repose à 80% sur une alimentation issue de graines allant de l’orge au maïs, en passant par le soja et le tourteau de tournesol. Ces produits importés, qui sont indexés sur les cours mondiaux, ont vu leurs prix augmenter de 50%.

Ce qui fait dire à M’hammed Karimine que, normalement, le prix du kilogramme de viande au Maroc devrait se situer à environ 150 dirhams. «Nous avons quasiment les mêmes charges qu’un professionnel français qui vend son kilogramme de viande à 14 euros en moyenne», ajoute-t-il. La solution, pour lui, est que l’Etat importe des animaux prêts à l’abattage.

Mais même là, les prix risquent d’être élevés. L’abattage est au prix de 900 DH/tête dans les abattoirs agréés. «Il faut noter que la filière a été marquée par l’ouverture récente de 5 abattoirs privés agréés (Meknès, Béni-Mellal, Taroudant, Sidi Bennour et Fès), en plus de la contribution du département de l’Agriculture qui a mis à niveau 6 abattoirs communaux à Kelaât Sraghna, Ain Aicha, Ksar El Kebir, Laâyoune, Touissit et Ouarzazate», note le quotidien.

Par ailleurs, l’investissement public a connu une augmentation importante entre 2008 et 2019. Ainsi, le cumul des investissements publics sur la période est de l’ordre de 47 milliards de dirhams. Quant au cumul des investissements publics-privés durant la période 2008-2019, il s’élève à 118,4 milliards de dirhams, dont 60% proviennent du secteur privé. «Avec les sécheresses qui frappent le pays ces dernières années, cumulées à la hausse du prix de l’énergie, le Maroc devra encore faire plus pour s’assurer un approvisionnement correct en viande rouge à la portée de la bourse du citoyen», conclut Les Inspirations Eco.

Par Nabil Ouzzane
Le 05/10/2022 à 22h45