Les navires battant pavillon marocain assurant les dessertes entre le nord du Maroc (Tanger-ville, Tanger Med) et le sud de l’Espagne (Algésiras, Tarifa) se font de plus en plus rares. Le retrait inattendu de la compagnie Intershipping, en lien avec des problèmes financiers, laisse ainsi le terrain vide devant les mastodontes internationaux (FRS, Balearia, etc.). La présence du capital marocain continuera tout de même à être assurée par AML, propriété du magnat de la finance Othmane Benjelloun.
De passage ce lundi 25 décembre à la Chambre des représentants, Mohammed Abdeljalil, ministre du Transport et de la Logistique, a confirmé les difficultés financières auxquelles fait face Intershipping. Cette compagnie de ferry marocaine assure, depuis 2012, des traversées du détroit de Gibraltar, reliant l’Espagne et le Maroc.
Le ministre a souligné que cette compagnie «n’a pas respecté ses engagements pris dans le cadre d’un accord portant sur la liaison maritime entre Tanger et l’Espagne». Cependant, il a précisé qu’AML reste opérationnelle et continue d’assurer les traversées.
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Par ailleurs, Mohammed Abdeljalil a relevé que «des efforts sont en cours pour attirer de nouveaux investisseurs marocains dans le secteur». L’objectif est de diversifier les acteurs impliqués et de renforcer la résilience de cette liaison maritime.
Rappelons que lors de son discours à l’occasion du 48ème anniversaire de la Marche verte, le roi Mohammed VI a appelé à réfléchir à l’idée de développer une flotte maritime nationale, notamment marchande. L’initiative royale a été accueillie avec beaucoup d’enthousiasme par les acteurs de l’écosystème du commerce extérieur qui y voient aussi une manière de mettre fin au monopole des compagnies étrangères.
Depuis la disparition des fleurons du transport maritime national (Comarit, Comanav et IMTC), accentuée par la libéralisation du secteur en 2007, le Maroc ne dispose plus de flotte maritime marchande, à part quelques navires assurant le transport de camions par le détroit de Gibraltar et qui appartiennent à AML et Intershipping. On relève également une dégradation notable de l’offre disponible, car les compagnies étrangères opérant au Maroc fonctionnent avec de vieux navires déjà amortis sous d’autres cieux.