C’est l’Institut Abraham des accords pour la paix (AAPI) basé aux États-Unis, et cité par l’hebdomadaire La Vie Eco, qui l’affirme: les touristes marocains affluent vers Israël, avec une augmentation significative au cours des quatre premiers mois de 2023. Une croissance de 100% par rapport à l’année précédente a été enregistrée. Le nombre est néanmoins limité: 1.400 citoyens marocains ont visité l’Etat hébreu entre janvier et avril de cette année, dont près de 200 en avril.
Une dynamique bien plus important est constatée dans le sens opposé. Plus de 51.500 visiteurs israéliens se sont rendus au Maroc au cours des quatre premiers mois de cette année, témoignant d’une augmentation de 115% par rapport à la même période de l’année précédente.
«Bien que le Maroc occupe la tête du classement des pays arabes avec la plus forte augmentation de visites en Israël, il demeure en retrait par rapport à l’Égypte et la Jordanie, qui ont déjà signé des accords de paix avec Israël ces dernières décennies», lit-on.
Au cours des quatre premiers mois de l’année en cours, 4.700 Égyptiens ont foulé le sol israélien, enregistrant une hausse de 23,68% par rapport à la même période l’année précédente. Quant à la Jordanie, plus de 5.000 jordaniens ont visité le pays, enregistrant une augmentation significative de plus de 93% par rapport à l’année précédente. Les statistiques pour les Émirats arabes unis et Bahreïn n’ont pas été divulguées.
Pour les Marocains, les visas constituent un sérieux obstacle. C’est ce qu’a consenti récemment Shai Cohen, chef de la représentation diplomatique de Tel-Aviv à Rabat, soulignant que des efforts étaient déployés pour faciliter la procédure de délivrance des visas.
«Il est vrai qu’il existe un déséquilibre entre les touristes israéliens au Maroc et les touristes ou hommes d’affaires marocains se rendant en Israël», a-t-il relevé. «D’après ce que je ressens et constate ici, je pense que ce flux va croître très rapidement», a-t-il affirmé. Face à cette perspective, il estime nécessaire de trouver les meilleures solutions afin de faciliter l’obtention des visas. «Il n’y aura pas d’exemption de visas, du moins pas dans un futur proche. Cependant, il existe des moyens pour faciliter et simplifier leurs octroi», a-t-il précisé.
Par exemple, pour les hommes d’affaires qui se déplacent fréquemment entre les deux pays pour des raisons professionnelles, il serait nécessaire de leur délivrer un visa à entrées multiples. De même, il existe des possibilités d’alléger les procédures pour les visas de travail ou les visas d’étude.