Le gouvernement s’attaque aux produits de textile et habillement turcs. Dans son édition de ce vendredi 5 janvier, L’Economiste rapporte que le ministère de l’Industrie et du commerce a instauré des mesures d’ajustement transitoires sur certaines catégories de produits textiles.
L’Etat rétablit le droit de douane à hauteur de 90% du taux fixé dans le cadre du droit commun sur un certain nombre de produits. Le journal évoque les filaments synthétiques ou artificiels, les fibres synthétiques ou artificielles discontinues, les tapis et autres revêtements de sol en matières textiles et les tissus spéciaux. Il y a également les surfaces textiles, les dentelles, les tapisseries, les passementeries, les broderies, les étoffes de bonneterie, les vêtements et accessoires du vêtement en bonneterie, la bonneterie ou encore les autres articles textiles confectionnés, assortiments, friperie et chiffons.
Cette mesure est censée contrer les «perturbations conséquentes du marché national dues à l’accroissement des importations à prix compétitif originaire de Turquie», souligne la publication. Ces mêmes importations, comme le note le journal, bénéficient en plus d’un accès privilégié au Maroc compte tenu de l’Accord de libre-échange (ALE) qui lie les deux pays. C’est justement cet ALE qui a conduit à la forte croissance des exportations turques vers le Maroc des produits finis de textile et habillement. L’Economiste avance une augmentation de 175% en 4 ans (2013-2017). Sur la période 2013 à 2017, la part des produits turcs est passée de 16 à 40% dans l’ensemble des importations textiles au Maroc. On comprend aisément que cela ait fragilisé plusieurs unités industrielles orientées vers le marché domestique et ait été à l’origine d’importantes pertes d’emplois.
C’est donc un euphémisme de dire que la mesure de sauvegarde a été favorablement accueillie par les professionnels. Elle représente une véritable bouffée d’oxygène dans un secteur en restructuration même si elle n’est que transitoire. Elle n’est, en effet, valable que pour une année, mais elle est de nature à revitaliser le secteur qui a perdu près de 20.000 postes d’emplois par an sur les cinq dernières années.