La Cour des comptes n’a pas pour habitude de mâcher ses mots. Aujourd’hui, elle jette son dévolu sur la stratégie numérique. La haute magistrature du pays constate, comme le rapporte L’Economiste dans son édition du jour, que le mobile cartonne alors que les autres technologies ne bénéficient pas du même niveau d’évolution, de concurrence et de promotion. Aussi bien au niveau de la base clientèle (22 millions d’abonnés pour un taux de pénétration de plus de 63% en 2017) que sur les connexions internet (94%), le mobile performe. Les connexions via ADSL, elles, ne représentent pas plus de 7% pour 1,23 million d’abonnés composés exclusivement de clients de IAM, alors que les autres types de connexions n'atteignent même pas 0,1% du trafic.
Le journal relève que cette situation s'explique par les problématiques provenant du dégroupage, de la co-localisation et du partage des infrastructures. En effet, le quotidien assure que «l’opérateur historique n’interdit pas l’accès à son infrastructure, mais les conditions de partage sont loin de satisfaire ses deux concurrents». Il constate que «le développement des infrastructures du réseau fixe est limité». Aujourd’hui, les réseaux du fixe large bande sont considérés comme «les services adéquats et préférés des organismes publics et privés de moyenne et grande taille».
De même, L’Economiste constate peu d’évolution pour le marché des liaisons louées, «indispensables pour l’évolution des offres des entités véhiculant de gros volumes de données et abritant des applications en interne».
En plus des infrastructures, les projecteurs sont dirigés vers les prix pratiqués. Si l’indice IPB70 (panier des prix des TIC) du Maroc s’est amélioré entre 2012 et 2015, le pays a perdu huit places dans le classement. En 2016, la facture mensuelle moyenne d’un abonné internet mobile est de 17 dirhams contre 97 dirhams hors frais de la ligne fixe, qui s'élèvent à près de 100 dirhams mensuels.Sans oublier la qualité de service du fixe qui a été occultée.