Le conseil de la Banque centrale, qui tient sa troisième réunion aujourd'hui, ne devrait réviser le taux directeur ni à la hausse ni à la baisse. C’est en tout cas le pronostic des professionnels sondés par L’Economiste, qui s'intéresse à la question dans son édition de ce mardi 22 septembre.
Pour le quotidien, la mission de l’institut d’émission d’assurer la stabilité des prix a jusqu’ici été bien remplie. En dépit d’une légère accélération, l’inflation est restée contenue à 2,4% en juillet, après l'avoir été à 2% le mois précédent et à 1,5% en moyenne au premier trimestre. A l’inverse, le quotidien constate que l’inflation sous-jacente, qui retrace la tendance réelle des prix, baisse. Elle est passée de 1,5% en juin à 1,4% en juillet. «Il faudra surveiller l’évolution des prix sur les prochains mois, mais a priori, elle ne devrait pas trop peser dans l’analyse des membres du conseil aujourd’hui», conclut le journal.
Si le Conseil ne va visiblement pas se prononcer sur le taux, il aura certainement à trancher sur le ralentissement du crédit. «Son rythme (2,3% en juillet) est fortement décalé de la prévision de 4% en fin d’année», rappelle le quotidien, et ce en dépit de deux baisses successives du taux directeur en septembre et en décembre 2014.
Dans ces conditions, réduire une nouvelle fois le coût de refinancement des banques ne constitue pas forcément la meilleure solution. Une telle réduction contribue certes à la diminution du coût du crédit, mais elle n’a pas ou peu d’effet sur la demande de prêt, note L’Economiste. Si les ménages en ont légèrement profité, cela n'a pas vraiment été le cas des entreprises. «Les concours à cette clientèle ont reculé de 3%. Cela veut dire qu’il y a plus de remboursement que de nouvelle production», indique le journal.
En parallèle, les banques sont plus frileuses et resserrent les conditions d’octroi, parfois à raison, face à l’augmentation de la sinistralité. Ceci dit, Bank Al-Maghrib, selon le quotidien, «pourrait annoncer d’autres mesures pour encourager les prêts en faveur de TPME. Il est question «de proposer une tarification plus attractive ou des produits sur mesure pour ce type d’interlocuteur».
En attendant, l’exposition des banques sur les TPME reste microcosmique. Elle ne représente que 36% des crédits aux entreprises, conclut L’Economiste.